La saison estivale, qui a déjà bouclé son premier mois, connaîtra cette année des chamboulements en raison de sa coïncidence avec le mois de Ramadhan. Cette situation a poussé, il faut le dire, les professionnels du tourisme à chercher les meilleures méthodes et formules afin de sauver cette saison et, par ricochet, éviter des pertes considérables au secteur. Les retombées du mois sacré sur l'activité touristique sont importantes dans la mesure où tout s'arrête et l'activité économique baisse d'un cran, observe-t-on. Cette nouvelle donne sera un défi pour les responsables des infrastructures hôtelières, lesquels sont sommés de trouver des solutions pour cette somnolence généralisée qui s'annonce. Ainsi, on affirme qu'hormis les étrangers qui viennent passer quelques jours dans les hôtels, les touristes algériens vont certainement décaler la saison des vacances ou carrément l'ignorer pour des raisons évidentes de coût. Budget des vacances et budget de Ramadhan se chevauchant, ils seront obligés d'opérer un choix. Evidemment, ceci se traduira, affirment certains professionnels du secteur, par un manque à gagner et, par conséquence, une baisse sensible des recettes de ces structures. Ce qui oblige les professionnels du tourisme à chercher une parade, la formule magique, pour attirer les touristes et réduire les pertes ; ce qui est une bonne chose pour le consommateur. Ainsi, la question de la rentabilité se taillera la part du lion dans toutes les stratégies commerciales. On verra assurément des offres, des promotions pour faire vivre les hôtels durant au moins les nuits ramadhanesques, pour les structures de loisirs et de détente. Cependant, pour le moment, il faut reconnaître que les Algériens sont désorientés d'autant plus que pendant le Ramadhan, rares sont ceux qui tentent l'aventure ailleurs à l'exception de la Tunisie, destination favorisée par nos concitoyens. Sur ce plan, on affirme que les professionnels du tourisme en Tunisie ont tout prévu pour cette nouvelle situation. Selon certains canaux tunisiens, ce mois «n'est plus une contrainte, mais un argument de vente». A l'assaut de la Tunisie Les Tunisiens semblent avoir trouvé la parade puisque après le séjour d'un nombre de responsables de tour-operators algériens en Tunisie, des opportunités de formules, des programmes, des tarifs et d'autres dispositions ont été identifiés par les deux parties. Cette délégation, composée d'une vingtaine de personnes, selon la presse, s'est déplacée du 3 au 10 avril en Tunisie, afin de s'imprégner des nouvelles techniques de vente, des nouveaux produits que développe cette destination. Bref, il semblerait que les Tunisiens ont tout prévu pour éviter une somnolence généralisée du secteur pendant ce mois de jeûne. Selon les professionnels du tourisme de notre voisin de l'Est, on réfléchit sur tout : de la décoration spécifique à la clientèle musulmane, en passant par l'animation de jour comme de nuit, toutes les dispositions sont prises pour donner un cachet authentique aux vacances des Algériens qui voudraient se déplacer en Tunisie en haute saison. Tout est pris en charge et au détail près afin de ne pas décevoir une clientèle fidèle à cette destination incontournable. Des manifestations culturelles et artistiques, en passant par les navettes spéciales pour accomplir la «prière des taraouih». On a, en outre, pensé à l'aménagement des restaurants réservés aux jeûneurs, avec en appoint une décoration et une animation algéro-tunisiennes. Sur cette question, les tour-operators recommandent des menus spéciaux et planifiés, en plus des boissons chaudes et froides à volonté pendant les soirées. La planification prendra en charge l'aspect des horaires afin de mettre à la disposition des jeûneurs des menus une heure pendant la rupture du jeûne et une heure après au retour, via les navettes, de la prière des «taraouih» ou encore le buffet spécial comme les services dans les chambres pour les personnes âgées à l'heure du s'hour (collation avant le début du jeûne). Pour ce qui concerne les structures touristiques en Algérie, on ne cache pas que, malgré la baisse de l'activité pendant le mois sacré, une baisse qui atteint près de 70%, les choses peuvent avoir un côté positif puisque, durant les nuits l'animation sera au rendez-vous. Certains affirment que le Ramadhan ne touche pas uniquement le secteur du tourisme, mais tous les secteurs de la vie ationale. Donc, il y a forcément un manque à gagner en termes de consommation du tourisme. Et c'est pour cela que les responsables du secteur comptent miser sur l'animation le soir. Ce volet constituera une forme de compensation pour pallier le manque à gagner lié à l'activité hébergement. Enfin, il est utile de noter que malgré cette coïncidence qui n'arrange guère un secteur déjà au ralenti, les professionnels affichent leur optimisme d'autant plus que pendant le Ramadhan, la vie reprend ses droits pendant la nuit. S. B.