3 700 milliards de dinars pour le secteur de l'habitat. C'est le budget alloué dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 (plus de 21% du budget d'équipement de l'Etat). Le moins qu'on puisse dire est qu'il est important. Le ministre Noureddine Moussa, lors d'une réunion avec les responsables de l'habitat des wilayas du Sud-Ouest et du Sud, dira que cette enveloppe doit avoir des «retombées positives à la fois sur les conditions de vie des citoyens et sur l'économie nationale à travers la création d'emplois et donc de richesses». Mieux, il reconnaîtra que la responsabilité du secteur n'en est que plus lourde et «exige de nous de fournir davantage d'efforts pour relever le défi de livrer 1,2 million de logements nouveaux au cours des cinq années à venir». Aussi demandera-t-il aux responsables régionaux de son secteur de mettre en place toutes les conditions nécessaires en vue d'assurer un bon démarrage et un suivi des projets de construction de logements, en prenant en considération l'impératif d'une répartition équitable des projets entre les différentes régions du pays et la typologie de chaque contrée dans le choix de l'architecture des logements. Pour clore, M. Moussa reprendra l'exigence du chef de l'Etat concernant le respect des délais de réalisation. Il poussera même le bouchon un peu plus loin en affirmant que son département ambitionne de faire baisser la moyenne des durées de réalisation de 16 à 20 mois, contre 24 à 30 mois actuellement. A travers cette petite intervention, le ministre a mis le doigt sur presque tous les défis que son secteur doit relever. Mais il en a omis un, qui n'est pas des moindres : le coût du logement qu'il s'agit de réduire. Et, comme nous l'avons maintes fois dit, c'est faisable, les avancées technologiques dans les différents domaines touchant à l'urbanisme. On pourrait, pour commencer, par adopter les nouvelles techniques de construction qui permettent de ramener les temps de réalisation jusqu'à dix mois, et donc de réduire les coûts, qu'on arriverait à réduire encore davantage avec l'utilisation de nouveaux matériaux et/ou matériaux locaux. Le ministre demande qu'on respecte le style architectural de chaque région. Pourquoi ne pas exiger l'utilisation des matériaux locaux, pour justement respecter l'architecture, dans les régions du Sud, par exemple, où l'on continue de construire avec de la brique et du parpaing ? D'autant plus que la brique de terre argile, un produit bien de chez nous, a des avantages avérés. Elle a d'ailleurs été utilisée pour la réalisation de la première bâtisse garantissant une économie de 60% en énergie. Mais comme toute innovation suscite appréhension et méfiance, il appartient aux responsables et aux spécialistes de faire œuvre pédagogique pour convaincre les entrepreneurs de la fiabilité de ces nouveaux matériaux et nouvelles techniques de construction. Mais faudrait-il encore que les responsables soient eux-mêmes convaincus, ce qui n'est pas toujours le cas. Preuve en est le désintérêt total affiché pour la construction en terre qui, ailleurs, est devenue très tendance. H. G..