La saison footballistique 2010-2011 sera-t-elle celle du renouveau du sport roi en Algérie ? Les clubs ayant adhéré à l'idée du professionnalisme, conformément à l'arrêté du 1er juillet promulgué par le ministère de la Jeunesse et des Sports, devraient se passer de quelques vieux réflexes qui ont terni le football national aux yeux des instances fédérales.D'importantes subventions ont été octroyées aux clubs et, par ricochet, aux présidents sans contrepartie : des objectifs précis conformes aux montants alloués. Il s'agit en premier lieu d'une stratégie globale de transition qui sera menée conjointement par les outils étatiques qui viendront en appui pour permettre la réussite de cette phase délicate : passage de club amateur à celui professionnel. Cette mesure consacre tout un chapitre au futur mode de transfert de joueurs étrangers dans des équipes algériennes. Cette intention vient en aval d'une décision qui avait sommé les clubs de recruter parmi les jeunes joueurs établis en Europe, dans l'Hexagone en particulier, étant donné le nombre de footballeurs algériens qui y évoluent. Ainsi, le «bazar» des transferts de joueurs et des recrutements d'entraîneurs qui profitaient à plus d'un président, à l'agent improvisé… sera régulé sans perte, dès lors que le suivi faisait défaut et les intermédiaires «agents» ne jouissaient d'aucune formation relative au mode et au règlement des contrats. Un modèle atypique ! Le président se transforme en manager et le simple supporter en sources d'approvisionnement et de proposition moyennant une ristourne… Cette situations aura perduré et rempli les poches des parachutés du sport roi. Si le mercato local est plus ou moins régi ou plutôt revu à la faveur de la décision du bureau fédéral, il doit s'étaler et s'appliquer au transfert de joueurs étrangers. Les opérations se dérouleront, selon la FAF, dans la transparence ; il n'y aura pas de place pour le troc. Tout sera régi par un cahier des charges imposé par la FIFA, et donc par la FAF. «C'est une bonne chose d'imposer aux clubs cette directive, mais il importe de clarifier les textes», s'interroge un dirigeant local. A vrai dire, l'option n'est pas encore assimilée par le milieu sportif constantinois ; les clubs, notamment le MOC et le CSC, sont pris dans un tourbillon pour diverses raisons liées à la gestion et au leadership. Ce qui relègue au second plan l'idée du mercato international. Ces clubs, évoluant en seconde division, veulent effectuer une bonne saison pour espérer rejoindre l'élite. C'est un cas édifiant qui vient confirmer le passage obligé pour ces clubs au professionnalisme s'ils veulent éviter la «disparition». Pour en revenir au transfert de joueurs, il est évident qu'avec une composante de joueurs algériens évoluant en dehors du pays, on ne peut croire à la nécessité d'œuvrer dans le sens de hisser le niveau du ballon rond. La FAF voudrait faire des clubs une sorte d'usine dont la production fera tourner notamment le onze national sans avoir recours - comme c'est le cas - à la seule échappatoire de joueurs évoluant en Europe. Les pistes africaines sont ainsi bannies par la nouvelle réglementation. La place est cédée aux nationaux qui portent les couleurs de clubs étrangers. Pour ce faire, seul le professionnalisme pourrait garantir des transferts sans bavures, car la gestion et les contrats se référant aux différentes sources de transferts seront soumis à des clauses claires et à respecter qui éviteront autant de pertes d'argent. Point de troc : l'imposition freinera les «miettes»… en dinars ou en devises qui agrémentaient des caisses «noires». Ce sera également l'occasion pour certains talents qui ne parviennent pas à s'imposer dans l'Hexagone pour diverses raisons, dont «le favoritisme» à en croire des sources sportives de la communauté algérienne qui y est installée, d'émerger localement. C'est pour dire que le recours à la masse nationale évoluant en Europe servira à coup sûr de tremplin à l'équipe nationale. Pour peu que les managers soient issus du milieu footballistique sinon on n'est pas sorti de l'auberge… du bricolage et des dépenses improvisées. N. H.