Photo : Riad Par Moumene Belghoul Les Américains ont demandé à Israël un nouveau «gel» limité de la colonisation de quatre-vingt-dix jours en Cisjordanie qui ne concernerait pas El Qods, en échange de plus de mesures de soutien politique et militaire. Selon les medias israéliens, Netanyahou ne devrait pas s'opposer à la proposition américaine. Mais, à chacun son rôle, plusieurs puissants alliés de Netanyahou, dont le chef de la diplomatie, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, et le ministre de l'Intérieur, Elie Yishaï, chef du parti religieux Shass, sont publiquement hostiles à un autre gel de la colonisation. Le gel envisagé concernerait tous les chantiers à venir, ainsi que ceux qui ont débuté le 26 septembre, à l'expiration du précédent moratoire de dix mois. Pour reprendre les discussions avec Israël, les Palestiniens exigent un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie, mais aussi dans la partie est de la Ville sainte. Sur le terrain, la colonisation suit son cours. L'ONG israélienne «La Paix maintenant» a fait état d'une vive accélération de la construction des colonies juives, rattrapant en six semaines le retard accumulé pendant les dix mois de gel limité. Ce dernier s'est avéré une véritable duperie puisque les colonies ne se sont jamais arrêtées. Les Etats-Unis auraient promis à leur allié israélien qu'à l'issue de ce nouveau gel, ils ne réclameraient pas de moratoire supplémentaire. Jusqu'à présent, et dans une position d'arrogance, Netanyahu avait refusé de prolonger le gel de la colonisation, ce qui a conduit au blocage des négociations de paix avec les Palestiniens, relancées le 2 septembre dernier sous l'égide des Etats-Unis. Afin d'obtenir d'Israël un nouveau moratoire, les Etats-Unis se seraient engagés à imposer leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à toute résolution anti-israélienne. Une position déjà de mise. De plus, Washington se serait engagé à s'opposer aussi à toute tentative visant à empêcher Israël d'exercer son «droit à l'autodéfense», comprendre son droit d'agresser ses voisins.L'administration Obama demanderait le feu vert du Congrès pour la livraison à Israël de vingt avions de combat F-35, d'une valeur de trois milliards de dollars. Enfin, les Etats-Unis concluraient un accord de sécurité global d'une durée de dix ans avec Israël. L'Autorité palestinienne a rejeté la proposition américaine. Pour le président Mahmoud Abbas, le nouveau «gel» de la colonisation doit être impérativement «global» et comprendre El Qods.