Des étudiants affiliés à l'Union nationale des étudiants algériens (Unea) manifestent leur colère contre les «mauvaises» conditions de leur accueil aussi bien dans les résidences universitaires que dans les campus. A Mostaganem, à Ouargla, à Jijel, à Béchar… et à Alger, la colère s'intensifie, les revendications se clarifient… mais les responsables concernés tardent à réagir, si l'on en croit les déclarations des étudiants. Des communiqués signés par différents bureaux de wilaya de l'organisation estudiantine, transmis à notre rédaction, font état d'un malaise qui risque de s'élargir, portant atteinte aux étudiants eux-mêmes et à la tutelle, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.La section de la résidence universitaire «1 000 lits» de Caroubier à Mostaganem évoque carrément une grève illimitée, entamée cette semaine et devant être poursuivie après les vacances d'hiver. Elle dénonce l'absence de dialogue avec leur administration «malgré les nombreux rapports» qui lui ont été faits au sujet des problèmes de la rentrée de cette année. Les étudiants de l'université «Kasdi-Merbah» à Ouargla, là où le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a fait son discours d'ouverture officielle de l'année universitaire 2010-2011, parlent d'injustice, de laisser-aller et de mauvaise gestion. Ils se plaignent de l'emploi du temps qui oblige certains étudiants à ramener leur repas en classe, du «manque de professionnalisme» chez certains enseignants, des retards dans le lancement des cours en ce qui concerne particulièrement les classes de mastère, du «manque d'équipements pédagogiques», d'«exclusion» d'étudiants sans passer par le conseil de discipline, du «refus de dialogue»… jusqu'à l'absence d'hygiène dans les réfectoires, d'eau dans les sanitaires, de lumière dans les couloirs. Les mêmes étudiants indiquent que les directeurs des résidences universitaires sont constamment absents.Des étudiants de la résidence universitaire Taleb-Abderrahmane de Ben Aknoun, à Alger, se plaignent du chef de service restauration, l'accusant de manquer de respect aux résidents et de bloquer le processus de réforme en ce qui concerne, par exemple, la carte magnétique.Au centre universitaire de Khemis Miliana, plusieurs organisations s'élèvent contre la décision du conseil de discipline d'exclure un étudiant sous prétexte d'avoir agressé un agent de sécurité.A Jijel, les étudiants dénoncent le transfert de collègues de la résidence «Boukhors-Hocine» à la résidence Tassost 4. Ils se plaignent de la situation globale des œuvres sociales dans cette wilaya.Ainsi, malgré toutes les améliorations déclarées par les responsables et vérifiées sur le terrain, des insuffisances et des blocages persistent dans de nombreuses résidences universitaires et même des campus, dans différentes wilayas du pays. L'agitation est réelle et les risques sont grands. Que les critiques soulevées soient fondées ou non, il y a des problèmes dans le secteur. Le ministère de tutelle doit agir vite pour prévenir tout dérapage. K. M.