Photo : S. Zoheïr De notre envoyé spécial à Tamanrasset Samir Azzoug La deuxième édition du Festival international des arts de l'Ahaggar de Tamanrasset s'est clôturée hier. Dans le campement d'Aguenar, la cérémonie a vu, en plus du spectacle musical et théâtral, l'annonce des lauréats des prix du concours «contes et légendes du patrimoine saharien».Dans la catégorie adulte, le premier prix a été décerné à Balaou Boudjemaa Benghali pour le conte Abadani en tamazight. Le second à Ammour Fadela pour Aflawas et la gerboise en langue française. Et le troisième prix pour le conte Tans ad Wanass d'Ighiba Lahbib en arabe. Dans la catégorie jeune public, le premier prix a été accordé à Abdi Wassila pour le Jeune, le palmier et le géant en arabe, le second à Iftina Ania pour le conte intitulé le Fils de la lune (français), la dernière marche du podium est restée sans candidat. En termes de motivations matérielles, pour la catégorie des adultes, les lauréats se verront remettre des chèques d'un montant de 200 000, 150 000 et 100 000 dinars. La seconde catégorie recevra du matériel électroménager (TV) et informatique (ordinateurs portables).En marge de la cérémonie de clôture, le directeur de l'office du parc national de l'Ahaggar (Opna), en sa qualité de commissaire du festival, Farid Ighilahriz, fait un bilan provisoire et à chaud de l'événement. Presque aphone, il qualifie cette édition de «défi réalisé». Au-delà du challenge logistique, qui consistait à déplacer d'énormes quantités de matériel sur près de deux mille kilomètres, dans des régions désertiques (même les toilettes du camp ont été transférées d'Alger), ce sont d'autres aspects que le commissaire du festival met en valeur. D'abord l'adhésion de la population locale. «Les habitants de Tamanrasset se sont approprié le festival. Ils y ont participé et par leur art et leurprésence lors des spectacles», se félicite-t-il. La soirée de dimanche dernier a vu la présence de quelque 10 000 spectateurs, selon l'équipe chargée du comptage, dans le camp d'Aguenar distant de 8 km du centre-ville de Tamanrasset. Pour M. Ighilahriz, c'est l'association volontaire des locaux dans la mise en valeur de leurs arts et connaissances ancestraux qui ont contribué à cette appropriation des Tamanrassetis du FIAA 2011. Ensuite, c'est la qualité des ateliers et des tentes d'exposition installées dans un mélange de modernité/tradition où la tente saharienne frôle le chapiteau offrant ainsi aux visiteurs le choix entre le ludique et le divertissement. «Dans l'atelier de dessin, les enfants ont produit près de 700 œuvres», annonce M. Ighilahriz. L'autre aspect mis en valeur par le commissaire est la qualité des conférences où des chercheurs et spécialistes se sont évertués à transmettre leur savoir de manière didactique en tentant de vulgariser au maximum des sujets de recherche complexes et alambiqués, explique l'archéologue de formation. Le dernier facteur invoqué par Ighilahriz est relatif aux spectacles musicaux qui ont attiré beaucoup de monde et vu la participation de nombreuses troupes étrangères et non des moindres. «Ce sont des artistes de réputation mondiale. Le fait qu'ils aient participé est un atout supplémentaire au festival», se réjouit-il.Ainsi, pour le FIAA 2011 «même si certains aspects sont à corriger. Car rien n'est jamais parfait», comme il l'affirme, le défi est réalisé. En attendant le bilan final du festival, il faut reconnaître que l'évènement est une réussite en matière d'organisation, mais surtout qu'il a été aux antipodes des clichés sur ce genre de manifestations où la culture locale est présentée d'une manière folklorique, dans le sens caricatural du terme, ce qui dénote la bonne connaissance de l'âme de l'Ahaggar par l'Opna, organisatrice du festival.Pour la prochaine édition, dont les aspects techniques sont d'ores et déjà soumis à réflexion, M. Farid Ighilahriz informe qu'il n'y aura certainement pas beaucoup de changement sauf peut-être sur certains aspects pratiques.