Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche Fidèle à sa réputation d'homme du dialogue, Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du parti du Front de Libération nationale (FLN), a dans une nouvelle sortie médiatique au lendemain de sa participation aux consultations politique menée par M. Bensaleh, confirmé son engagement à prendre part une réelle concertation sans nulle exclusion. Démontrant la caducité du système politique en vigueur depuis l'indépendance, M. Mehri ne demandera pas moins que son changement. Le qualifiant d'inefficace, M Mehri, a estimé hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, relayée par l'agence de presse algérienne (APS), que le système politique en place depuis l'indépendance en 1962 doit absolument changer. Un changement exigé par son incapacité à «répondre aux exigences du présent et du futur». Affirmant que ce système,a été bâti par tous y compris ceux qui observent un silence religieux aujourd'hui, «doit changer avec l'implication de tous». Et pour que ce changement puisse donner naissance à un système plus démocratique, il faudrait selon, M Mehri, le concours de tous. «Tout le monde est interpellé pour le changement du régime en faveur d'un autre système plus démocratique, plus opérationnel et plus efficace, capable de résoudre les problèmes de l'Algérie et de faire face aux défis d'avenir», a-t-il soutenu. Refusant de personnaliser les problèmes, l'ancien ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), a soutenu la nécessité de «dépersonnaliser les problèmes pour voir plus loin». On a beau changer les présidents, si l'on maintient le même système [...] on aura mis de fausses solutions à de véritables problèmes». Revenant sur la perspective de révision des lois, M. Mehri suggérera de «régler d'abord le problème de pratique occulte du pouvoir, contraire à l'esprit démocratique, avant de réviser les lois», a-t-il suggéré. Sur le rôle attendu de l'armée, M. Mehri a indiqué «qu'il ne voyait pas d'inconvénient à une éventuelle participation de l'armée à un débat national regroupant toutes les composantes de la population sans nulle exclusion.» Evoquant la possibilité d'aller à une Constituante, il a affirmé que celle-ci «peut s'avérer nécessaire» et que «tout dépend de l'accord politique qui résulterait des consultations». M. Mehri saisira cette brèche pour dénoncer toutes les «exclusions politiques» pratiquées par le régime depuis l'indépendance, notamment la mise à l'écart de nombreux leaders politiques ayant eu un rôle important dans la Révolution. L'ancien responsable du FLN citera, dans ce contexte, M Hocine Aït Ahmed, Président du Front des forces socialistes (FFS) qu'il qualifie de «leader politique habile, susceptible d'apporter beaucoup à l'Algérie». Il manifestera, dans le même sillage, son enthousiasme à travailler avec lui. «Aït Ahmed et moi-même appelons à un dialogue entre tous les responsables politiques [...], nous devons au moins donner l'exemple que nous pouvons travailler ensemble même si nous avons des appréciations différentes, c'est l'essence même de la revendication démocratique», expliquera-t-il. Abordant la question de la liberté d'expression, il a soutenu que «sur l'information, comme sur le multipartisme et les élections, on a de beaux textes, de beaux titres, mais la réalité est beaucoup moins brillante». M. Mehri a rappelé que lorsqu'il était ministre de la Communication, il avait «plaidé pour la liberté totale de l'information», en faisant valoir l'idée que «lorsqu'une information est vérifiée, il faut la publier quelles qu'en soient les conséquences».