Photo : Riad Par Ali Boukhlef Pour la troisième année consécutive, le président Abdelaziz Bouteflika consacre ses journées de Ramadhan à l'audition des membres du gouvernement. C'est l'occasion pour le chef de l'Etat d'avoir une idée précise sur chaque secteur d'activité et d'en donner les projections.Le premier à passer le «test» présidentiel cette année est le ministre des Finances. Karim Djoudi a donc rencontré, mardi, le chef de l'Etat pour parler essentiellement de la politique économique du pays. Le communiqué de la Présidence de la République qui a sanctionné les travaux, a dressé un tableau exhaustif de la situation financière de l'Etat et donne des perspectives souhaitées par le président de la République.Le rythme de ses auditions (audiences ?) se maintiendra tout au long de ce mois de carême, à en croire différentes sources qui rappellent que cette fois encore, Abdelaziz Bouteflika ne dérogera pas à la règle instaurée il y a de cela quelques années. Cette année, la première audition présidentielle s'est faite, comme c'était le cas également l'année dernière, sans l'existence d'images de télévision. Le chef de l'Etat préférant le moyen des communiqués, diffusés par l'agence officielle APS. Ces auditions individuelles n'existent dans aucun texte de loi régissant les différents pouvoirs de l'Etat. Seule l'institution du Conseil des ministres est précisée dans la Constitution. Cette réunion est traditionnellement présidée par le chef de l'Etat. Avec l'amendement constitutionnel de 2008, le Conseil du gouvernement est supprimé. Il est remplacé par les réunions du gouvernement, présidées par le Premier ministre. Ce dernier est, selon la loi fondamentale, le coordinateur de l'action gouvernementale. Mais dans les faits, le chef de l'Etat est le véritable chef de l'exécutif.Au courant de ces auditions présidentielles, il y a rarement de décisions prises. Le chef de l'Etat se contente souvent de rappeler les réalisations effectuées dans le secteur avant de donner ses consignes au ministre reçu. Certains membres du gouvernement redoutent particulièrement ces séances ramadhanesques, puisqu'ils sont souvent mis devant une situation délicate. Ils sont non seulement tenus de faire le bilan de leur secteur, mais ils sont obligés parfois de répondre à des questions déroutantes venues d'un chef particulièrement exigeant. Les auditions prennent fin généralement vers les derniers jours de Ramadhan.