Photo : M. Hacène Depuis le premier épisode de la crise économique mondiale en 2008, le gouvernement ne cesse de rassurer que l'Algérie reste à l'abri des conséquences d'une telle crise. Non en raison de la déconnexion du système financier algérien du système international, mais l'argument évoqué à chaque fois est la disponibilité du Fonds de régulation des recettes (FRR) doté de plus de 4 000 milliards dinars. Même durant la période où les prix du pétrole ont connu une baisse, on évoquait cette couverture. «Le FRR nous permet de faire face aux dépenses pour deux, voire trois ans», indiquait à chaque sortie médiatique le ministre des Finances, Karim Djoudi. Voilà qu'aujourd'hui, dans le projet de loi de finances 2012, les rédacteurs avertissent : «Les disponibilités du FRR ne peuvent constituer une source de financement pérenne en raison de la volatilité des prix des hydrocarbures et de l'incompressibilité des dépenses courantes.» C'est une manière de souligner que l'Etat ne peut pas compter éternellement sur ce fonds institué en 2000 du temps de l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou.En 2000, les disponibilités du FRR étaient de 232 milliards de dinars, elles sont positionnées aujourd'hui à 4 842 milliards de dinars. Avec ce niveau, il y a la possibilité de couvrir trois années de déficit du Trésor. Un déficit qui était de l'ordre de 34% en 2011 pour une prévision de 25,4% en 2012. Certes, il y a une baisse du déficit de l'ordre de 8,6%. Mais, le gouvernement ne peut plus se permettre d'autres budgets déficitaires.Quelle alternative devant une telle situation ? Car, théoriquement, les disponibilités actuelles du FRR devraient sécuriser les dépenses publiques sur une période de deux ans au-delà de 2014, si l'économie nationale continue à se baser sur les recettes d'hydrocarbures, des difficultés de financement des projets et autres chantiers risquent de surgir. Dans trois mois, le programme quinquennal 2010-2014 aura consommé deux ans. Qu'a-t-on fait au cours de cette période pour sortir du cercle de la rente pétrolière et instaurer, par ricochet, une économie diversifiée ? La réponse est claire, jusque-là pas grand-chose. L'Etat n'a fait que multiplier les dépenses pour sauvegarder les entreprises publiques à travers des plans de restructuration qui n'ont pas encore porté leurs fruits. L'objectif de faire passer le PIB de l'industrie de 5 à 10% en 2014 risque de ne pas être atteint. De nombreuses filières industrielles tardent à démarrer à l'image de l'industrie du médicament et l'industrie mécanique. Les indicateurs macro-économiques restent positifs à la lumière de la dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie et du dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), mais le taux de croissance reste faible. L'économie productive peine à démarrer et le chômage continue à sévir notamment dans les zones rurales où le gouvernement a misé sur les projets de développement rural intégré, lesquels tardent aussi à donner des résultats. D'un autre côté, les investissements directs étrangers (IDE) se font toujours désirer. Certes, il y a eu un regain en 2011 par rapport à 2010, cependant…