C'est une guerre sans merci que se livrent les différents courants du parti FLN à Annaba, une guerre avant terme pour les prochaines législatives fixées pour le 10 mai prochain. Les hostilités sont donc ouvertes entre les frères ennemis qui s'affrontent sur le terrain pour se dénigrer les uns les autres et ainsi espérer entrer dans les grâces d'un électorat que se disputent, cette fois, plusieurs formations politiques en plus de celles dites de l'Alliance présidentielle. Les redresseurs de l'aile Goudjil se préparent au niveau de la mouhafadha parallèle appelant leurs militants à déposer leurs dossiers de candidature au niveau des kasmas installées dernièrement pour ensuite être étudiés par les responsables locaux avant d'être transmis à Alger. «Nous avons près de 78 dossiers dont une douzaine sera retenue par notre direction à Alger», nous a déclaré hier, le professeur Ayadi, porte-parole des redresseurs, avant d'ajouter : «Nous commencerons par collecter les signatures nécessaires pour les candidatures retenues, mais nous restons toujours FLN pour barrer la route aux opportunistes et aux parachutages de la direction du FLN officiel ; nous nous opposerons aux autres candidats qui se présenteront sous les couleurs du parti parce que nous constituons l'alternative, la seule à même de faire barrage à ceux qui ont détruit le FLN et qui continuent à le détruire.» Du côté de l'aile Bendjedid, chef de file des redresseurs au sein même de la mouhafadha FLN, menée par le sénateur mouhafadh Zitouni, une vingtaine de dossiers est prête. «Nous attendons juste l'officialisation de la nouvelle mouhafadha décidée dernièrement par le bureau politique», nous a informé hier M. Bendjedid, pour officialiser ces candidatures avant de les transmettre à la direction. Selon nos informations, les 9 maires affiliés à ce mouvement sont décidés à aller jusqu'au bout, quitte à présenter des candidats indépendants et ce, pour contrer ceux proposés par M. Zitouni Med Salah. «Il n'est pas question que les candidats de ce monsieur passent, nous savons comment cela s'est passé, et il faudrait que tout change, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éjecter tous les opportunistes qui veulent se servir du FLN comme tremplin pour leurs intérêts personnels, et ce, quitte à ce que nous contractions des alliances avec d'autres partis politiques.», nous confie sous le couvert de l'anonymat un des présidents d'APC du camp Bendjedid. A la Mouhafadha officielle, on fait la sourde oreille, et on pratique la politique de l'autruche «Nous n'avons que faire de ces enfantillages, nous dit un responsable de cette instance, ce sont somme toute des égarements sous-tendus par des ambitions personnelles. C'est parce que ces gens-là n'ont pas pu obtenir ce qu'ils espéraient qu'ils déversent leur fiel sur le FLN. Ce qui est sûr, c'est que les candidatures que nous présentons se sont faites dans la transparence et que les dossiers seront transmis à la direction qui décidera du choix. En militants disciplinés, nous serons tous mobilisés derrière, et nous ferons tout pour faire élire nos candidats.»L'aile Benflis, qui travaille dans l'ombre attendant le moment propice pour se jeter dans la bataille, adopte la politique du wait and see. «Nous verrons d'ici la fin du mois ce qu'il en sera, et nous déciderons de la marche à suivre, nous confie un militant de ce courant, nous ne lâcherons jamais le FLN, il reste notre parti, nous avons traversé une mauvaise passe, mais nous sommes toujours là.» Ce qui est certain, c'est que la situation du vieux parti n'est guère reluisante à Annaba qui verra le FLN affronter les prochaines échéances en rangs dispersés, ce qui le handicape sérieusement face aux autres formations.