Sauf grande surprise Vladimir Poutine fera son come-back au Kremlin à l'issue de la présidentielle qui a débuté hier. Les Russes se rendaient donc aux urnes pour une présidentielle qui devrait ramener au Kremlin le Premier ministre Vladimir Poutine. 109 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes à travers la Russie, le plus grand pays du monde qui s'étend sur neuf fuseaux horaires. Le scrutin s'est ouvert à 20H00 GMT samedi dans l'Extrême-Orient russe, hier à 04H00 GMT à Moscou, et le vote sera clôturé avec la fermeture des bureaux de Kaliningrad à 20H00 locales (17H00 GMT), à l'extrême ouest du pays. A midi heure de Moscou (08H00 GMT), la participation électorale atteignait déjà les 30%. M. Poutine, grand favori du scrutin selon les derniers sondages qui le créditent de 60% des voix environ, a voté à la mi-journée dans la capitale russe avec son épouse Lioudmila. Cette dernière n'apparaît que très rarement en public. «J'ai bien dormi, j'ai fait du sport puis je suis venu ici», a dit l'homme fort de Russie, qui compte revenir à la présidence qu'il avait dû quitter en 2008 pour devenir Premier ministre faute de pouvoir effectuer un troisième mandat consécutif. «J'espère une forte participation (...) je suis sûr que les gens feront preuve de responsabilité», a-t-il ajouté. Il est opposé à quatre autres candidats : le communiste Guennadi Ziouganov (second selon les sondages avec 15-20%), le populiste Vladimir Jirinovski, le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, nouveau venu dans le jeu politique, et le centriste Sergueï Mironov. Mais tous se sont efforcés de ne pas attaquer frontalement l'ex-agent du KGB, et aucun membre de l'opposition radicale n'a été autorisé à se présenter. Les représentants des différents concurrents de M. Poutine, des opposants, l'ONG d'observation électorale Golos et des médias indépendants ont d'ores et déjà recensé des fraudes lors du scrutin. Le parti Iabloko, qui n'a pas été autorisé à présenter son candidat, a rapporté que des électeurs avaient découvert, en arrivant devant les urnes, que quelqu'un avait déjà voté à leur place. Le pouvoir russe a rejeté d'emblée toute accusation de fraudes. Pour répondre à ses détracteurs, M. Poutine a ordonné l'installation de 180 000 webcams, deux par bureau de vote, pour que chacun puisse suivre le déroulement de l'élection en direct sur internet. Le système fonctionnait plus ou moins bien, selon les observations Le vote se déroulait dans le calme, le ministère de l'Intérieur ayant indiqué qu'aucun incident sérieux n'avait été recensé. Pour rappel, M. Poutine avait laissé la présidence à son Ppremier ministre Dmitri Medvedev en 2008. Ce dernier s'est effacé pour laisser son mentor revenir au Kremlin et redevenir, après la passation de pouvoir prévue en mai, à nouveau Premier ministre. A la tête du gouvernement depuis près de quatre ans, Vladimir Poutine, s'il est élu, reviendra à la présidence pour six ans, à la suite d'une réforme constitutionnelle ayant prolongé de deux ans la durée du mandat. Il pourrait donc rester théoriquement au pouvoir jusqu'en 2024. Les partisans du régime ont pour leur part prévu un vaste rassemblement près du Kremlin pour fêter la victoire de leur favori dès la soirée d'hier. L'opposition, compte pour sa part, sortir dans la rue ce soir pour réclamer «des élections honnêtes» et «une Russie sans Poutine». R. I.