Le montant de 10 milliards de dollars des importations algériennes en produits alimentaires enregistré en 2011 inquiète le président du Forum des chefs d'entreprises économique (FCE), Réda Hamiani. Pour ce dernier, «il n'est pas normal de continuer avec un tel niveau de dépenses alimentaires au moment où il est possible de réduire cette facture d'achat». M. Hamiani qui était invité à prendre la parole à l'occasion de la présentation, hier, du Salon international de l'élevage, de l'agro-alimentaire et de l'agro-équipement (Sipsa-Agrofood), qui va se tenir du 19 au 22 mai 2012 à la Safex (Alger), a de plus souligné que «le niveau élevé des importations en besoins de consommation nous interpelle tous, car c'est la preuve que notre économie marche mal». «L'Algérie est l'un des rares pays qui ne transforme pas sa production agricole», déplore le président du FCE. Il a également déploré le fait que l'industrie agro-alimentaire tourne avec de la matière première importée en lieu et place d'une production du terroir de haute qualité. Les industriels qui ont leur mot à dire sur la question, puisque, selon le président du FCE, «ils se plaignent de la production locale car elle ne correspond pas à l'exigence de leur outil de production». Et d'ajouter : «Ce n'est pas aussi la seule raison à ce désintéressement au produit local.» Il existe une autre qui pèse de tout son poids, «c'est le manque de cohésion entre l'amont, à savoir la production agricole, et l'aval, les unités de transformation de la matière première végétale».Pour changer cette tendance, le patron du Forum des chefs d'entreprises estime que le monde agricole et les industriels doivent travailler en totale synergie, «si nous voulons réduire notre facture d'importation en produits alimentaires», a-t-il lancé. A propos de la flambée des prix de certains légumes sur les étals, il dira que «c'est l'effet de la désarticulation de notre marché et que la meilleure parade ou la meilleure solution pour y remédier serait de voir tous les intervenants et les consommateurs se sentir concernés par cette problématique».De son côté le directeur d'Algex, Mohamed Benini, dira en substance que «la chaîne alimentaire nous concerne tous. Ce n'est pas seulement l'affaire du monde agricole mais bien plus». «Nous avons de sérieux atouts pour sortir de cette dépendance alimentaire et pourquoi pas devenir exportateur», ajoutera-t-il. Et de rappeler au passage : «Les 40 millions de dollars d'exportation de produits agricoles frais du terroir peuvent facilement être dépassés à brève échéance pour peu qu'on réunisse les conditions qui s'y prêtent.» Notons enfin, Sipsa 2012 sera marqué par l'organisation d'un forum de la pêche et de l'aquaculture. Z. A.