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Medelci réitère au Caire la position algérienne sur la crise malienne Au moment où la Cédéao dit qu'Alger a promis de fermer sa frontière durant l'intervention
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé, hier au Caire, que l'Algérie appuyait les efforts de l'Organisation des Nations unies (ONU) visant l'élaboration d'une stratégie sur la région du Sahel. Intervenant à la deuxième réunion ministérielle de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE) qui se tient au siège de la Ligue, M. Medelci a souligné que l'efficience de l'effort de l'ONU était tributaire de considérations fondamentales. D'autant plus qu'on doit tenir compte des besoins des pays de la région, des initiatives formulées dans ce sens ainsi que les autres dimensions relatives notamment au développement, la bonne gouvernance et les droits de l'Homme.M. Medelci a exprimé la satisfaction de l'Algérie quant à la résolution 2071 sur le Mali qui s'inscrit en complément, a-t-il dit, de la stratégie et démarches des pays du champ consacrant la souveraineté et l'intégrité du Mali où les Maliens doivent trouver eux-mêmes une issue à la crise qui frappe leur pays. Le chef de la diplomatie a rappelé que les pays de la région (Algérie-Mali-Niger) ont adopté une stratégie sécuritaire régionale qui repose sur des principes essentiels intégrés basés notamment sur la lutte contre le terrorisme et le développement de la région du Sahel. La déclaration de M. Medelci au Caire se veut un nouveau rappel de l'attachement de l'Algérie aux principes de l'appropriation et la non-ingérence. Alger tient à rappeler sa position et par ricochet son rejet à l'intervention militaire au nord-Mali, décidée dimanche dernier à Abuja par le sommet des dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Pour l'Algérie, si l'intervention militaire au nord-Mali n'est pas balisée par une solution politique intégrée, le risque d'enlisement sur toute la région du Sahel est certain. Il faut dire que ce rappel vient à point puisque la participation d'Alger au sommet d'Abuja a donné lieu à plusieurs interprétations. Certains affirment que l'Algérie a fini par céder aux pressions en donnant son accord pour l'intervention militaire, d'autres laissent entendre qu'il s'agirait même de soutien. Au sommet d'Abuja où s'est rendu M. Abdelkader Messahel pour représenter le pays, aucune information ni déclaration n'a filtré permettant de définir clairement la position d'Alger par rapport aux décisions prises à ce sommet par les Etats africains membres de la Cédéao. On en veut pour preuve, les déclarations faites hier par le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo. Ce dernier a affirmé à Paris, en marge d'une table-ronde sur le Niger que «les autorités algériennes ont assuré qu'elles fermeraient leurs frontières» en cas d'intervention militaire africaine. Interrogé sur les réticences d'Alger vis-à-vis d'une intervention militaire étrangère, M. Ouedraogo a ajouté «l'Algérie a toujours été à nos côtés. Je suppose qu'elle partage nos vues et nos appréciations» de la crise malienne, a-t-il déclaré. L'Algérie dispose de 1 400 kilomètres de frontière commune avec le Mali et la question est de savoir : comment pourrait-elle les fermer ? L'Algérie va-t-elle mobiliser son armée aux frontières et permettre ainsi à la force de la Cédéao de prendre en étau les groupes armés et terroristes ? H. Y.