Le Festival international d'art contemporain (Fiac) d'Alger revient, avec tambours et trompettes mais sans ces arts (picturaux, audiovisuels, numériques…) qui, comme la musique, s'inscrivent dans la contemporanéité. En effet, jusqu'à samedi prochain, le Musée d'art moderne et contemporain (Mama) accueillera «Figures sonores II», un cycle de concerts de musiques contemporaines. Reprenant l'intitulé (auquel on a adjoint le II) et le concept qu'il avait lors du Fiac 2011 (3 décembre 2011 au 3 février 2012), ce cycle, qui est organisé en partenariat avec l'association française Ecume, illustrera l'évolution de certains courants de la musique du XXe siècle. Quatre concerts avec quatre ensembles de différents horizons artistiques et géographiques pour découvrir des genres musicaux qui tutoient le temps et des artistes venus de France, de Turquie et d'Espagne. A la fin de chaque concert, les artistes rencontreront leur public pour débattre avec lui de leur art et leur musique.Le cycle a été entamé, hier à 17h30, avec le trio d'Anches constitué par Frédéric Baron (basson), Gilles Loulier (hautbois) et Daniel Paloyan (clarinette). Aujourd'hui, à la même heure, ce sera une soirée piano avec le professeur Metin Ülkü de Turquie. Le Dr Ülkü interprétera des œuvres de compositeurs turcs du début de la musique polyphonique des années trente jusqu'à nos jours. Il y aura de la musique modale, des airs folkloriques, du maquam avec des incursions contemporaines qu'apporteront des jeux de timbres sur les cordes du piano… un florilège de styles et de créativité.Mercredi relâche et on revient jeudi, à 17h30 toujours, pour une soirée qui sera dédiée au premier instrument de l'être humain : la voix. Et ça sera celles de femmes, avec la formation Mora Vocis. Olga Pitarch Mampel, Els Janssens, Céline Boucard, Caroline Marçot présenteront des créations contemporaines de musiques et de chants d'inspiration sacrée médiévale. Avec la contribution de compositeurs contemporains, Mora Vocis tisse des ponts entre passé et présent avec de nouvelles monodies et des polyphonies de deux à six voix féminines. En véritables orfèvres du son et des sens, les solistes, en plus du lien avec la vocalité des chants, tiennent à la mise en résonance du lieu où elles se produisent, qui doit les inspirer et les faire vibrer. D'ailleurs, dans la présentation du programme, il est précisé que l'ordre de passage des chants peut «être modifié afin d'utiliser au mieux l'architecture et l'acoustique du lieu». Pour la soirée de jeudi prochain, la formation interprètera Secrets de l'âme, sa première création entièrement contemporaine, avec les chants de Hildegard von Bingen.Le cycle «Figures sonores II» se clôturera samedi prochain à 17h30 avec la chanteuse soprano Sara Rosique et le guitariste Alberto Plaza. Le duo espagnol offrira à son public une palette musicale qui couvre aussi bien la musique concertante que la musique vocale, le folklorique et le contemporain. Mais, comme nous l'avons souligné plus haut, seule la musique figure au programme du Fica 2012. Pour l'heure, rien n'est dit quant à la tenue ou non du festival, dont les organisateurs, rappelons-le, avaient demandé l'année dernière qu'il soit transformé en biennale. Mais si c'est le cas, le cycle musical devait suivre, à moins que ce soit un paravent pour cacher une annulation du Fiac qui ne dit pas son nom. La question est posée, on attend la réponse des organisateurs. H. G.