Le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) a accueilli, mardi dernier, un concert du pianiste turque Metin Ülkü, qui a séduit les présents par un florilège d'œuvres originales. La prestation du talentueux soliste est le deuxième rendez-vous du cycle de concerts intitulé Figures sonores II, organisé dans le cadre du Festival international de l'art contemporain d'Alger (Fiac 2012) en partenariat avec l'association Ecume, et dédié au répertoire musical du XXe siècle.Le programme musical a débuté avec l'interprétation des œuvres d'Ulvi Cemal Erkin, intitulées : Impressions, jeu et air de Zeybek (mélodie de danse folklorique égéenne). Puis, le talentueux pianiste, qui faisait corps avec la musique, non seulement par l'agilité de son doigté mais également par une véritable expression corporelle tant dans les émotions qui s'exprimées sur son visage mais également à travers tout son corps de la tête au pied. Une fusion avec la musique qui pris encore plus d'ampleur avec l'interprétation des compositions d'Emre Dündar, intitulées Aporia II, Aporia IV, Aporia VI, qui expriment la profondeur de la réflexion et de la rêverie, la légèreté ironique de notes invitant à la danse, et, dans les notes plus graves, un esprit tourmenté au bord du gouffre de la folie.L'intense émotion qui se dégage du jeu exceptionnel de Metin Ülkü a fortement impressionné les nombreux présents qui l'ont chaleureusement applaudi. Le pianiste a su également séduire les présents par son talent de pédagogue, en présentant chaque fois le compositeur et la particularité de la composition qu'il allait interpréter. Ce concert, hors du commun dans un contexte onirique à l'acoustique intéressante, avec les oeuvres du compositeur Ahmed Adnan Saygun, auteur de Dix Etudes sur les Rythmes Aksak, op. 38, dont le public du Mama a pu apprécier l'Etudes No. 1 – 5 et celles du compositeur Hasan Uçarsu dont la poésie des compositions s'est exprimée à travers l'œuvre intitulée : Les Réminiscences d'un voyage d'été : Conte des quatre villes anciennes, Patara (Une ville dans la solitude et la richesse) Aperlai (Une ville engloutie) Xhantos (Une ville sans espoir, dans la guerre et la terreur) et Phaselis (Une ville d'amour et de bonheur). Cette soirée dédiée au compositeur turc contemporain s'est clôturée par l'envoutant Mouvement 5 du compositeur Özkan Manav.Le talentueux pianiste Metin Ülkü est, actuellement, professeur au Conservatoire d'Etat de l'Université Mimar Sinan. En parallèle à sa carrière d'enseignant, il donne un grand nombre de récitals en solo et avec des orchestres de musique de chambre ou symphoniques, en Turquie et à l'étranger. Il donne aussi des conférences dans de nombreuses institutions. Il a également obtenu dans sa jeunesse le prestigieux diplôme de Virtuosité, au Conservatoire de Lausanne. En 1996 et 1997, il a participé aux Rencontres des écoles de musique des pays de la Méditerranée, organisées par Ecume, comme professeur et artiste, à Aix-en-Provence en France. Il a également créé un programme «Ludus Tonalis» portant sur des œuvres contemporaines pour piano à la Radio Acik. Le cycle de concert se poursuivra aujourd'hui dès 17h30, avec la formation Mora Vocis, composée d'Olga Pitarch Mampel, Els Janssens, Céline Boucard, Caroline Marçot, qui présentera des chants contemporains d'inspiration sacrée médiévale. Samedi prochain, à 17h30, le cycle se clôturera avec le récital du duo espagnol Sara Rosique (soprano) et Alberto Plaza (guitariste). S. A.