Le Musée national d'art moderne et contemporain innove. En marge du 3e Festival international d'art contemporain, qui se tient jusqu'au 3 février 2012, le commissariat dudit festival a organisé, samedi à partir de 18h, au MaMa, et ce pour la première fois, un cycle de musique intitulé “Figures sonores”. Organisée en partenariat avec l'association Ecume (Echanges culturels en Méditerranée), cette manifestation rend hommage à la musique classique du XXe siècle, portée par des musiciens de talent, qui ont apporté une réelle révolution artistique “à partir des basses et des trames traditionnelles” pour trouver un nouveau langage. C'est dans cette optique que s'inscrit le cycle “Figures Sonores”. Pour le premier concert (piano à quatre mains), ce sont des œuvres de grands compositeurs tels Gabriel Fauré (Dolly), Emmanuel Chabrier (Cortège burlesque œuvre posthume), Maurice Ravel (Mère l'Oye) et Darius Milhaud (“le Bœuf sur le toit), qui ont été interprétées par les talentueux pianistes Anne-Marie Ghirardelli et Joël Rigal. Des musiques, comme l'a signalé M. Rigal, qui ont un sujet pictural, une histoire ou un support littéraire. Toutes ces pièces racontent une histoire, pour certaines de famille, alors que d'autres avaient pris leur essence de contes qui ont bercé l'enfance du compositeur. Certaines sont le fruit de pérégrinations du compositeur… C'est dans un silence religieux que les présents ont apprécié la belle musique. De belles mélodies, des notes cristallines qui coulaient comme une source d'eau ; le piano y était pour beaucoup. Le son pur était amplifié par l'acoustique du lieu, créant des instants non magiques, mais de communion et de plénitude. Des airs joyeux rappelant des cantines (Fauré), d'autres mettant en scène différents contes de fée (Ravel). Des airs issus d'un mélange hétéroclite de mélodies venues de Rio de Janeiro, le tout assemblé et exécuté avec subtilité, même si le jeu est un peu rude (Milhaud), d'autres exprimant le grotesque, la farce et la pitrerie (Chabrier). Par ailleurs, les deux pianistes, à travers leur exécution, ont présenté “une grande diversité d'intentions expressives.” La spécificité de ton, si particulière, du piano a conféré une certaine harmonie épurée à ces œuvres. Rendez-vous pour le 17 décembre 2011 et le 14 janvier 2012 pour la suite du cycle “Figures sonores”. Amine IDJER