Par Wafia Mouffok Pour le 4e jour de la compétition officielle du 8e Fntp, c'est le Théâtre régional de Mascara qui entre en lice avec sa dernière production Souvenir d'Alsace. Ecrite par Abdelhalim Rahmouni et mise en scène par Mohamed Frimehdi, la pièce nous plonge au cœur de la 2e Guerre mondiale, plus précisément en 1944. Cela se passe en Alsace, des Algériens ont rejoint le front de l'armée française pour une lutte sans merci contre l'armée Nazi. Parmi eux Mansour et Bachir, deux Algériens qui ont fui leurs campement pour se retrouver dehors en plein hiver. Mansour est grièvement blessé à la jambe, le brave soldat a été trahi par son propre régiment. Quant à Bachir, il a décidé de fuir la guerre et retrouver sa femme et ses enfants. Réunis dans la douleur, les deux hommes tentent de se consoler en se rappelant de leur passé qui leur semble lointain. Mansour a été obligé de rejoindre l'armée française le soir de ses noces, quant à Bachir il a été séparé de force de sa famille. Dans le froid et l'obscurité, les deux hommes nous relatent leur histoire, le texte est scénique mais fort poignant. Le décor est lugubre et les comédiens sont accompagnés sur scène de percussionnistes et accordéonistes. Les comédiens nombreux ont aussi eu recours à de nombreux accessoires, comme les brancards auxquels on a découvert de nouvelles fonctions comme table ou tente. Fethi Kafi, dans le rôle de Bachir, s'est surpassé et a beaucoup séduit le public, idem pour Fouad Ben Doubaba, très convaincant dans le rôle de Mansour. Le metteur en scène Frimehdi, connu pour son anticonformisme théâtral, semble, pour cette pièce, avoir trouvé la formule idéale pour joindre le théâtre populaire à l'expérimental. La pièce riche en rebondissements a tenu le public en haleine et cela jusqu'au bout. La chute pour sa part a été tout simplement magistrale. En effet, à la fin de la pièce on découvre que les deux hommes n'ont fait que délirer dans leur asile. Ponctué d'humour, Souvenir d'Alsace est une œuvre qui rend hommage aux soldats algériens qu'on a jeté en pâture et ayant servi de chaire à canon pour les colons. La force de cette pièce réside aussi dans la manière de raconter cette histoire, une manière agréable qui a beaucoup plu aux spectateurs. Présentée déjà le mois de mars dernier, au TNA, la pièce, cette fois, été bien rôdée. Les comédiens, auparavant moyens, ont montré une parfaite maîtrise de leurs rôles, surtout pour les danseurs. Par ailleurs, la compétition se poursuit toujours au TNA avec, aujourd‘hui, à l'affiche le Théâtre régional de Souk Ahras à 15h30 et le Théâtre régional de Skikda. W. M.