Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Constructions anarchiques, inachevées, routes impraticables, poussiéreuses, déchets entreposés à même le sol, absence ou insuffisances de bennes à ordures, ateliers clandestins dégageant des fumées étouffantes, déversement d'ordures. Autant d'éléments et de facteurs contribuant à la pollution de l'environnement immédiat des citoyens. De l'aveu même des autorités, des milliers d'infractions au code des eaux, à la loi sur la préservation de l'environnement sont constatées. Toutefois, les mesures coercitives ne sont pas prises en conséquences pour mettre fin à cette anarchie. Ces constats sont faits notamment dans les nouveaux quartiers où des promoteurs ont construit des immeubles sans respecter les cahiers de charges et le contrat conclu avec les futurs acquéreurs, les laissant livrés à eux-mêmes. Dans ces quartiers, et de surcroît situés dans la banlieue algéroise, les déperditions d'eau transforment les routes (plutôt les pistes, les routes ne sont pas encore goudronnées) en petits ruisseaux, sans que pour autant les services de la SEAAL ne bougent le petit doigt. Un gaspillage qui ne semble affecter personne puisque l'eau est gratuite grâce aux branchements illégaux à partir des canalisations principales. Tout cela a des répercussions sur le cadre de vie de la communauté, composée de citoyens, dont le comportement rime avec incivisme et ignorance des lois. Pourtant, le Parlement algérien a adopté une batterie de lois pour la protection de l'environnement, la gestion de l'eau avec des dispositions pénales assez importantes, prévoyant même des peines de prison ferme et des amendes conséquentes. Des lois qui ont institué des polices spécialisées (avec statut de police judiciaire) dans le constat des infractions. Dans un entretien à un quotidien, le ministre des Ressources en eaux a exprimé sa fierté quant à l'institution de la police des eaux : «[…] L'autre grand axe de cette loi consiste en la dotation de la police de l'eau de pouvoirs judiciaires. Grâce à la nouvelle réglementation, cette police disposera des moyens nécessaires pour agir contre les contrevenants qui risquent, désormais, des sanctions pénales. L'objectif est de lutter contre les atteintes répétées et incontrôlées au domaine public hydraulique à travers, notamment, les branchements illicites, responsables des déperditions et de la propagation des maladies à transmission hydrique. Il est aussi question de combattre les utilisations d'eaux usées non épurées […].» Force est de constater que ces agents publics brillent par leur absence dans les endroits où les chantiers poussent comme des champignons aux côtés des déchets ménagers et autres détritus de construction abandonnés par les promoteurs immobiliers parce que leur évacuation coûte beaucoup d'argent. Aussi, d'aucuns n'auront de cesse de s'interroger sur la nécessité d'élaborer des lois et de les faire promulguer par le président de la République si elles ne sont pas appliquées ou partiellement mises à exécution.