En prévision de la saison estivale 2010, les responsables des différents corps de sécurité qui interviennent sur les plages (Protection civile, Gendarmerie nationale, Garde-côtes…) avaient, au cours d'une réunion qui avait eu lieu au siège de la direction du tourisme de la wilaya d'Oran, appelé à la révision du Code maritime régissant l'utilisation du jet-ski et le renforcement des sanctions contre les contrevenants, y compris par le recours à l'emprisonnement. L'été précédent, une dizaine d'accidents plus ou moins graves s'étaient produits à travers le littoral national faisant de nombreux blessés et ternissant les vacances de milliers d'estivants. Trois années et quelques morts après, la saison estivale s'ouvre avec les mêmes angoisses et les mêmes interrogations chez les estivants, puisque c'est le même texte de loi - l'arrêté du ministère des Transports du 13 juillet 2003 - qui continue de réglementer l'usage du scooter des mers. Cet arrêté qui contraint les candidats à un examen pour l'obtention d'un permis de conduire spécial, stipule que les navigateurs doivent justifier d'un permis de catégorie A, de la carte de circulation et d'une police d'assurance. Ces dispositions ne semblent toutefois pas suffire puisque les responsables de la sécurité - logiquement très au fait de la réalité du terrain - continuent de plaider pour le durcissement des sanctions et la révision du code maritime. La peur des jet-skis est, cette année encore, justifiée puisqu'avant même d'être entamée, la saison estivale 2013 a enregistré sa première victime en la personne d'un garçon de 12 ans qui avait été blessé à la tête, jeudi 13 juin dernier, sur une des plages de la côte algéroise. Donné pour mort, le garçonnet s'en est tiré avec quelques points de suture et le chauffard des mers - qui avait préféré prendre la fuite - aurait été identifié et serait actuellement recherché. Sur les plages oranaises qui, rappelons-le, constituent la destination préférée des estivants, les jet-skieurs suscitent déjà des mécontents parmi les baigneurs dont beaucoup craignent pour leur vie. Pourtant, de nouvelles mesures avaient annoncées en avril dernier par les daïra d'Aïn Turck, selon lesquelles les scooters maritimes seront désormais interdits au niveau des plages autorisées à la baignade et devront naviguer au large de la Madrague, au-delà même des 300 mètres réglementaires. Mais la mesure ne semble pas (encore ?) appliquée et les estivants continuent de disputer leurs bandes de plages aux jet-skieurs indélicats. Le contrôle rigoureux de l'usage des engins de glisse, le renforcement annoncé des patrouilles sur les côtes, la sensibilisation des amateurs de jet-skis sur la nécessité de naviguer au loin pour ne pas mettre autrui en danger, entre autres mesures annoncées par les pouvoirs publics, réussiront-elles à contenir un phénomène qui risque de prendre de l'ampleur ? Personne ne le sait et beaucoup craignent que ces dispositions n'aient pas l'effet escompté : «Nous avons toujours un problème d'application de la loi… l'autorité de l'Etat est absente… chacun agit à sa guise, en toute impunité… les estivants ne doivent pas compter sur les services de sécurité et être vigilants…», sont les principaux arguments avancés par de nombreux observateurs qui craignent que cet été ne ressemble aux précédents Depuis 2005, au moins, des dizaines d'accidents dus aux jet-skis sont, en effet, signalés chaque été un peu partout sur les plages de la côte, et il arrive, malheureusement, que la mort soit au rendez-vous …