Le hayek, habit traditionnel algérien en voie d'extinction, a attiré cette année beaucoup d'attention sur lui. Considéré comme un legs ancestral et une partie l'identité des Algéroises, le hayek a eu même droit à sa journée de célébration. En effet, le 2 février dernier, un groupe de jeunes citadines ont investit les rues et places publiques de la capitale vêtues de l'authentique hayek et cela comme un acte de lutte contre l'oublie de cet habit. Très attachées à cet héritage, elles étaient nombreuses ce jour là à sortir enveloppées de ce vêtement considéré comme un symbole de pudeur de la femme mais aussi comme un outil de séduction. Dans ce contexte, une exposition intitulée «Il était une fois, hayek d'antan» du photographe de mode Hamza Aït Mikideche, dit «Mizo», a été inaugurée jeudi à Alger. Composée de six photographies, l'exposition qui se tient jusqu'au 10 août à la galerie «Ezzou'art» du Centre commercial de Bab Ezzouar à Alger, a attiré un nombre respectable de visiteurs parmi les nombreux clients du centre. Sur six portraits de jeunes femmes vêtues de hayek, le photographe a, à chaque fois, placé un objet spécifique sur les yeux de son modèle réveillant la curiosité des visiteurs qui se sont focalisés sur cette particularité au-delà du modèle posant en hayek. Selon le concept du photographe chaque objet symbolise une des raisons qu'il juge responsable de la disparition de cet élément identitaire qui reflète une partie du l'habit traditionnel algérien. L'évolution technologique et l'influence des médias et des «images venues d'ailleurs», sont aussi des facteurs représentés par le photographe par des composants électroniques formant des lunettes opaques sur le visage de son mannequin. L'émancipation, «sans y porter de regard négatif, bien au contraire», a aussi encouragé la femme algérienne à essayer et adopter d'autres codes vestimentaires au détriment du hayek, un avis que «Mizo» représente par un portrait inspiré d'une «Pin-up» américaine des années 1940 avec un look d'ouvrier enveloppé dans un hayek qui tient à peine sur ses épaules. Un regard noir, gorgé de douleur a aussi attiré l'attention des visiteurs, dans l'un des portraits le modèle est présenté en larmes avec du mascara dégoulinant qui accentue la douleur véhiculée par la photo à travers laquelle «Mizo» incombe à la «décennie noire une partie de la responsabilité de l'adoption d'un code vestimentaire étranger». Malgré le nombre modeste de photographies exposées, Hamza Aït Mikideche, a souhaité à travers ce montage exprimer son «attachement à l'identité algérienne par le biais de son métier» de photographe de mode. Le photographe a confié à l'APS que, contrairement aux représentations connues du hayek dans l'art, «cette série de photos représente pour lui une manière esthétique de montrer que les femmes s'en sont petit à petit défaites». L'exposition «Il était une fois, hayek d'antan» se poursuivra jusqu'au 10 août à la galerie Ezzou'art et devrait intégrer une autre exposition sur le hayek au Musée le Bardo, a indiqué le photographe.