Ceux qui se berçaient d'illusions sur la légalité internationale et la nécessité de démanteler les armes de destruction massive, ont certainement déchantés hier. Il n'y a pas de légalité internationale qui s'applique à l'Etat hébreux. La résolution proposée par les pays Arabes visant l'arsenal nucléaire d'Israël a été tout bonnement rejetée au cours de l'Assemblée générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) à Vienne. Seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, l'Etat sioniste n'est signataire d'aucun traité, notamment celui sur la non prolifération des armes nucléaires. L'Etat hébreu est membre de l'Aiea, mais ses installations ne sont pas soumises aux inspections de l'agence, à l'exception d'un petit site de recherche. La résolution discutée au cours de cette réunion annuelle de l'agence onusienne exprime seulement «des inquiétudes concernant les capacités nucléaires israéliennes et appelle Israël à adhérer au TNP (...)». Maintenant tout le monde est fixé. Les discours menaçants ne s'exercent que sur les pays arabes. Ces derniers, notamment ceux du Golfe qui ont applaudi le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, ont été priés de se tenir à l'écart d'Israël. Pour l'Occident, l'Etat hébreu, greffé dans la région, ne constitue aucune menace pour le monde contrairement aux pays arabes qui, eux, se font accuser à tour de rôle de constituer de sérieuses menaces pour la paix sur la planète. A l'issue d'un vif débat, le texte a été rejeté par 51 votes contre, 43 pour et 32 abstentions. Une fois de plus, les grandes puissances occidentales ont prouvé leur favoritisme et leur partialité pour l'Etat hébreux. Pour ceux qui ont la mémoire courte, la même résolution avait été adoptée en 2009, avant d'être rejetée en 2010 après d'intenses efforts diplomatiques de la part des pays occidentaux. Les pays arabes avaient décidé les deux années suivantes de ne pas proposer le texte afin de ne pas mettre en péril les discussions concernant la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. Les espoirs sur la tenue d'une conférence à ce sujet en 2012 ne se sont toutefois pas concrétisés. L'ambassadeur du Sultanat d'Oman, Badr Mohamed Zaher Al Hinai, parlant au nom des pays arabes, a estimé que le dépôt cette année de la résolution «pourrait ressusciter» les négociations sur une zone sans armes de destruction massive dans la région. Il a également accusé les pays occidentaux de faire deux poids deux mesures. Les assertions selon lesquelles d'autres Etats du Moyen-Orient, allusion faite à l'Iran ou la Syrie, envisageraient de se doter de la bombe atomique sont «une énorme distorsion des faits», a-t-il ajouté. Pour les pays arabes, qui s'en tiennent aux preuves tangibles, le seul pays menaçant la paix est l'Etat hébreu qui a déjà usé de ses armes chimiques contre un peuple désarmé. L'Etat hébreu pour se défendre a tourné cette position en ridicule en pointant du doigt «les armes chimiques détenues par la Syrie ou le défi que pose la volonté de l'Iran de se doter d'armes nucléaires». Le nouvel ambassadeur iranien auprès de l'Aiea Reza Najafi, qui n'est pas allé jusqu'à réclamer le démantèlement de l'arsenal nucléaire israélien, n'a regretté que le refus d'israêl d'adhérer au TNP. Ce énième rejet de la résolution arabe sur l'arsenal nucléaire israélien prouve, une fois de plus, que c'est la voix et la loi du plus fort qui s'applique. Le droit international n'est qu'un faire-valoir de la logique du plus fort. G. H.