Le combat contre l'injustice israélienne et pour la préservation de l'identité palestinienne à travers la puissance du texte du grand poète Mahmoud Darwich sera présenté sur scène aujourd'hui et demain dès 19h au Centre culturel français (CCF) d'Alger qui accueillera la lecture théâtrale intitulée une Mémoire pour l'oubli qu'exécutera François Abou Salem. Elle est adaptée au théâtre d'après le poème de Mahmoud Darwich par Amir Nizar Zuabi et François Abou Salem qui a également participé à la mise en scène avec Amer Khalil. Une Mémoire pour l'oubli est une plongée au cœur d'une des facettes la moins connue de l'œuvre darwichienne. En 1982, Mahmoud Darwich est au cœur de Beyrouth, dans cette terre d'exil. Il assiste à l'acharnement des troupes israéliennes qui ont envahi le Liban et assiègent la capitale. Du haut de son immeuble, Darwich est le témoin historique de la résistance palestinienne qui défend Beyrouth, la terre adoptive, ruelle par ruelle. Dans ce contexte, marqué par la fumée et le bruit assourdissant des explosions, le poète palestinien résiste, lui aussi, par le verbe et transcrit à travers la rime le quotidien d'un peuple qui résiste à la folie meurtrière. En avril 2007 à Ramallah, dans les territoires occupés, François Abou Salem, artiste lui aussi, porte la Palestine dans son sang, son cœur et son art. Il se réapproprie l'héritage de Darwich pour porter sur scène une Mémoire pour l'oubli qui demeure fatalement d'une cruelle actualité. Ainsi, la pièce a vu le jour dans le cadre d'une co-production entre la compagnie palestinienne El Hakawati, dont François Abou Salem est l'un des fondateurs, et le Centre culturel français à El Qods, moins d'une année après l'invasion israélienne du Liban en 2006. De père palestinien et de mère française, auteur, metteur en scène, comédien, François Abou Salem a fait le choix politique de retourner en Palestine travailler plus près de ses concitoyens. Ce soir et demain, dès 19 heures, les amoureux du verbe et de la Palestine sont conviés à partager, durant près d'une heure, ce voyage au cœur d'une journée apocalyptique, amer quotidien de tout un peuple qui continue à se battre. Mais, au-delà des douleurs, des plaies ouvertes, des sanglots d'enfants, des odeurs pestilentielles charriées par les missiles, demeure l'espoir de clamer haut et fort la Palestine libre et indépendante. S. A.