De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La deuxième édition du Festival national de la marionnette, qui vient de s'achever dans la wilaya d'Aïn Témouchent, n'a pas manqué de faire des émules dans l'ouest du pays. Beaucoup a été dit au sujet de l'organisation générale et des dispositions réglementaires quelque peu «ambiguës et floues». Les résultats des membres du jury concernant l'attribution des prix aux lauréats n'ont pas fait l'unanimité au sein des participants qui ont exprimé leur insatisfaction et leur mécontentement. Selon l'un d'eux, Abdelkhalek Houari du théâtre d'Oran, «il faut définir d'abord ce qu'on doit présenter dans ce festival. Est-ce un festival de la marionnette ou un festival de l'objet ?» s'interrogera-t-il en insistant sur le fait «qu'il y a eu anachronisme dans les concepts. Nous avons vu des artistes présenter des objets de cuisine et autres, alors que d'autres ont carrément fait appel à des clowns. Mais ce n'est pas cela la marionnette. Le festival en lui-même a été institué afin de faire la promotion du métier de marionnettiste. C'est cela l'objectif du festival», notera-t-il. Selon notre interlocuteur, «les prix institués ne répondent pas vraiment à la nature de l'activité de marionnettiste, ni à la promotion des métiers qui accompagnent cet art». A son avis, «la manipulation des marionnettes aurait pu faire l'objet d'un prix à décerner. C'est tout un métier qu'il faudrait valoriser et promouvoir. Dans les pays européens, le métier de marionnettiste fait l'objet de programmes de valorisation et de promotion. C'est un art éternel», notera-t-il. Selon certaines remarques, «les membres du jury, qui ne sont pas des connaisseurs en matière d'art de la marionnette, n'ont pas pris en compte la réaction des enfants avec chaque prestation. Les pièces qui ont été primées ne sont pas forcément celles qui ont marqué les enfants», note-t-on. De ce fait, les participants ont regretté que le colloque portant sur le métier de la marionnette se soit achevé en queue de poisson. Ils estiment, à ce sujet, que «pour promouvoir le métier de marionnettiste, il faut instituer un partage équitable des prix d'encouragement entre les participants. Mais le premier lauréat bénéficiera d'un programme de tournées, de promotion et de stages de recyclage». Parmi les autres propositions des participants au cours d'une brève séance de travail, «l'institution d'une édition toutes les deux années et organiser, entre-temps, des journées ou des semaines itinérantes de la marionnette», note-t-on encore. Les participants, qui regrettent que la deuxième édition se soit achevée de la sorte, espèrent que la tutelle prendra en compte leurs doléances.