La radio m'a ensorcelé et j'ai adoré y travailler en compagnie de ses soldats de l'ombre car j'y ai trouvé ce que je n'avais pas trouvé à la télévision vingt ans durant. Dans une précédente édition, j'évoquais l'Algérie en tant qu'école car les professionnels y travaillent dans des conditions difficiles en connaissant des épreuves aussi dures qu'utiles dans différents domaines et sont capables de s'imposer dans n'importe quel domaine et partout dans le monde. A partir de ce postulat, j'aimerais parler de la radio algérienne et du complexe de quelques personnes exerçant au sein de la télévision, partant de ma modeste expérience de trois ans à Radio El Bahdja dans une émission interactive sur le football qui m'a permis de me rapprocher des auditeurs et de me frotter à mes confrères de la radio. Avant de mener cette expérience, les journalistes de la radio me répétaient toujours que le travail radiophonique était une école en matière d'information et que celui qui y réussissait pouvait très bien s'illustrer à la télévision. Je ne le savais pas et il y a encore, malheureusement, de nombreux journalistes de la télé qui souffrent du complexe de supériorité, se considérant meilleurs et plus compétents que leurs confrères de la radio et de la presse écrite. C'est cette expérience à El Bahdja qui m'a convaincu que la radio était la vraie école de journalisme, surtout pour se spécialiser dans le sport, du fait qu'elle requiert une maîtrise parfaite de la langue utilisée et du domaine abordé, ainsi qu'une aptitude à l'écoute et au respect de l'auditeur et de ses goûts, l'observation aussi des règles de l'éthique et de la déontologie, sans citer d'autres aptitudes que la magie de l'image rend accessoires dans le travail télévisuel. Certes, chaque travail a sa nature et sa spécificité, mais travailler à Radio El Bahdja m'a fait pénétrer dans un autre monde dont je n'ai pas voulu sortir en dépit des lourdes charges et responsabilités que j'avais à la Télévision algérienne. Je trouvais dans l'émission que j'animais chaque jeudi un exutoire et j'ai apprécié de travailler avec des collègues qui m'ont fait aimer la radio et de communiquer avec un public formidable qui réagissait très bien et m'a facilité la tâche. Je me rappelle du jour où l'ancien directeur général de la télévision, Hamraoui Habib Chawki, m'avait proposé le poste de directeur adjoint. Je lui avais demandé sa position quant à ma collaboration à la radio et il m'avait répondu qu'il n'y trouvait aucun inconvénient. Il m'a, au contraire, encouragé à poursuivre cette collaboration, comme il m'avait encouragé à poursuivre dans mes fonctions de commentateur et de présentateur d'émission. J'ai évoqué cette expérience aujourd'hui, en attendant d'en évoquer d'autres à l'avenir, mais je persiste à affirmer que l'Algérie est école de créateurs dans tous les domaines. La radio algérienne demeure une vraie école de l'information de par ses spécificités, sa magie et sa proximité du public plus qu'aucun autre média. Les exemples sont légion d'enfants de la radio qui se sont illustrés à la télévision algérienne et sur d'autres chaînes en se débarrassant, pour certains d'entre eux, d'un complexe d'infériorité. Si j'ai parlé de la radio et de la télévision, c'est parce que j'y ai exercé, mais la presse écrite reste le média de référence et celui qui ne peut s'y affirmer ne pourra jamais prétendre travailler dans l'audiovisuel. La radio m'a ensorcelé et j'ai adoré y travailler en compagnie de ses soldats de l'ombre car j'y ai trouvé ce que je n'avais pas trouvé à la télévision vingt ans durant. H. D.