Il était pressenti pour seconder Saâdane, mais… C'est un Nordine Kourichi clinquant et toujours aussi élégant qui nous a fait l'insigne honneur d'accepter notre invitation au siège de la rédaction samedi passé. L'ancien pilier défensif de l'EN des années 80 a épaté tout le personnel par sa disponibilité et sa gentillesse. Il a pu à cette occasion palper de l'intérieur la chaude ambiance qui accompagne le bouclage du Buteur. C'était pour nous un moment très important, vu le vécu de ce joueur tant en club qu'en sélection nationale. Pour ceux qui ne l'ont pas vu jouer, Nordine Kourichi a été joueur dans la grande équipe des Girondins de Bordeaux, aux côtés de Marius Trésor, Alain Giresse, Dominique Dropsy, Jean Tigana et sur le banc un certain Aimé Jacquet. Il était pressenti pour seconder Saâdane, mais… Il avait pu intégrer cette équipe légendaire uniquement par la force de son talent. Et qui pouvait se targuer de pouvoir signer dans ce club à cette époque ! On ne voulait donc pas rater l'occasion de le faire parler malgré lui sur l'actualité de l'EN, surtout que son nom est revenu à plusieurs reprises pour seconder Rabah Saâdane. Kourichi a bien le profil idéal pour tenir ce rôle, puisque d'abord il est titulaire des diplômes nécessaires, mais aussi, parce qu'il a été lui-même international, avec à son actif, deux participations en Coupe du monde (82 et 86) avec comme coach… Rabah Saâdane ! Mais au final, d'autres mains sont intervenues pour lui barrer la route. «Qui peut dire que les écartés d'aujourd'hui ne seront pas meilleurs que les autres dans quelques semaines ?» Le premier point évoqué avec Kourichi est lié à l'éviction des six internationaux à quelques semaines du Mondial. «Ce n'est vraiment pas bien sur le plan psychologique pour ces joueurs. On va les bloquer psychologiquement. Si demain un des retenus d'aujourd'hui se retrouve en baisse de forme, on ne pourra plus récupérer ceux qui ont été écartés au mieux de leur forme mentalement. Ils sont atteints définitivement. Car si on les écarte aujourd'hui, qui peut être sûr que ces mêmes joueurs ne vont pas progresser dans les semaines à venir au point de devenir plus performants que les titulaires d'aujourd'hui ? Et qui peut nous assurer surtout qu'il n'y aura pas de blessés à quelques jours du début du Mondial ?», s'interroge l'ancien international algérien. «Le problème, ce n'est pas Ghezzal, mais la tactique en attaque !» Mais que pense-t-il justement de cette EN ? «Tous les joueurs sont bons individuellement. Mais sont-ils aussi puissants collectivement ? Je serai très heureux le jour où l'équipe aura un rendement d'ensemble aussi plaisant que celui de chaque élément. Il manque une bonne animation offensive de façon à ce que le dernier geste ne repose plus sur un seul attaquant esseulé, comme le fait Ghezzal. Il faut qu'il y ait 4 à 5 joueurs dans la finition et cela se travaille à l'entraînement. Le problème, ce n'est pas Ghezzal en attaque, mais la tactique mise en place qui n'est pas encore au point», confie Nordine Kourichi. «Il faut une meilleure animation offensive pour marquer des buts et gagner» D'autres éléments vont arriver à quelques semaines du Mondial. Ce qui demandera un temps d'adaptation en conséquence. A ce propos, il dira : «Il y aura un peu plus de réglages à faire lorsque les nouveaux seront là. Je souhaite à M. Saâdane d'aller dans ses certitudes de façon à ce que l'EN soit plus performante tant en défense qu'en attaque. La défense reste bonne malgré les buts encaissés, car elle a des circonstances atténuantes. Mon souhait est de voir le jeu de l'EN plus plaisant mais surtout plus efficace devant. Car pour gagner, il faut surtout marquer des buts. Ce n'est pas le cas depuis trois matchs, puisque ce sont les défenseurs qui font la différence en attaque et cela n'est pas normal !», regrette-t-il. Nacym Djender