Un changement par défaut. Mis en place après le forfait de Lassana Diarra lors du match amical contre le Costa Rica (2-1), le 4-3-3 n'aura pas duré bien longtemps. Suite à la brouille avec Florent Malouda, Raymond Domenech a ressorti son immuable 4-2-3-1 face à l'Uruguay (0-0). Sans vraiment de réussite. C'est désormais une habitude. Pour sa seconde et dernière Coupe du monde à la tête de l'équipe de France, Raymond Domenech a décidé de faire du neuf avec du vieux. Comme en 2006 en Allemagne, le sélectionneur national a procédé à un changement tactique à l'orée du premier match de compétition. Rebelote en Afrique du Sud. Exit le 4-3-3, qui n'aura duré que l'espace des trois matchs de préparation. Et revoilà le 4-2-3-1 cher à l'ancien technicien de l'Olympique Lyonnais. Et on ne peut pas dire que cela fut une franche réussite face à l'Uruguay. Un changement par défaut Ce changement tactique a été rendu obligé par l'arrivée dans le onze de départ d'Abou Diaby aux dépens de Florent Malouda. Une surprise de taille. Non pas par la présence du Gunner, étincelant lors de ses entrées en jeu lors des matchs de préparation et qui a d'ailleurs confirmé tout son potentiel face à la Celeste, mais plutôt par la sortie du Guyanais, l'homme en forme des Bleus cette saison. Oui, mais voilà, le milieu des Blues a dérapé lors du dernier entraînement, ce jeudi, faisant sortir de ses gonds Raymond Domenech pour excès d'individualisme. «Tu refuses de faire ce que je te dis et bien tu verras… De toute façon, tu ne penses qu'à ta gueule», lui aurait indiqué le sélectionneur. On pensait ce changement poste pour poste. Les cinq premières minutes de jeu offraient alors la seconde surprise. Loin de prendre le côté gauche de l'entrejeu, l'ancien Auxerrois venait se positionner sensiblement sur la même ligne que Jérémy Toulalan, tandis que Yoann Gourcuff se resituait dans l'axe pour prendre les clés du jeu. Le 4-2-3-1, banni depuis le forfait de Lassana Diarra, l'alter ego de "la Toul" dans l'esprit de Raymond Domenech, était de retour. «On a adapté l'organisation, mais on n'a pas complètement changé le système. Pour moi, cela ne veut pas dire grand-chose. La manière avec laquelle on anime le jeu est plus importante. C'est ce qui fait la différence», a-t-il avoué en conférence de presse après la rencontre. Le résultat n'a pas été à la hauteur des espérances. Certes, Abou Diaby a été le meilleur joueur français de la rencontre, mais ce retour en arrière n'a pas été convaincant. Loin s'en faut. Malgré une mainmise dans le jeu et une possession du ballon largement en leur faveur, les Bleus n'ont jamais vraiment réussi à contourner le bloc sud-américain. Et quand ils y sont arrivés, il n'y avait que le seul Nicolas Anelka, et parfois même pas, pour se battre sur un ballon face à trois Uruguayens, bien meilleurs que lui dans le jeu aérien. On se serait cru quelques années en arrière avec Trezeguet face aux Ecossais. Ce troisième 0-0 consécutif des Bleus face à l'Uruguay est également le troisième de suite dans une grande compétition internationale. Reste à savoir si les partenaires de Patrice Evra vont suivre leurs aînés de 2008 ou 2006 !