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Matmour, ou comment tirer profit d'une mise au ban(c)
Publié dans Le Buteur le 13 - 05 - 2011

«J'ai l'impression de répondre à ma première convocation»
«Je m'attendais à un entraîneur froid, mais j'ai trouvé Benchikha très chaleureux»
Mis au ban, mis sur le banc. Ainsi peut-on résumer la saison 2010-2011 de Karim Matmour. Au sortir d'une saison 2009- 2010 où il avait joué un rôle prépondérant dans la qualification pour le Mondial et durant la Coupe d'Afrique des nations en Angola et qu'il a achevé par une participation à la Coupe du monde en Afrique du Sud, de grands espoirs étaient nourris pour un saut qualitatif dans sa carrière. Jouer un Mondial, c'est passer un cap. Or, la désillusion de Matmour a été à la mesure des ses espoirs fous.
Peut-on devenir nul du jour au lendemain ? La question lui a certainement longtemps taraudé l'esprit. Etre mis sur la touche, dans tous les sens du terme, alors qu'il avait été l'un des joueurs les plus utilisés en attaque la saison d'avant, a dû l'intriguer. Plutôt que de trop gamberger dans sa tête, il a pris le parti de continuer de travailler et de laisser passer l'orage. Un orage qui a été long, très long, jusqu'à assombrir parfois son horizon sportif. Aujourd'hui, il y a une petite embellie, avec une participation plus régulière aux fins de match de son équipe, et une convocation en sélection nationale pour un retour qui a tardé à se concrétiser.
«Je ne discute jamais les choix de l'entraîneur»
En bon professionnel, Matmour refuse de commenter le choix des entraîneurs du Borussia Mönchengladbach de le confiner sur le banc des remplaçants. «Depuis que je suis jeune, jamais je n'ai discuté une décision d'un entraîneur. Ce n'est pas aujourd'hui que je commencerai à le faire», assène-t-il, serein et imperturbable. Contrairement à d'autres qui, dans sa situation, auraient «levé le frein à main» et se seraient contentés de travailler en dilettante, il continue d'être le plus acharné aux entraînements, attentif, appliqué et concentré. Il sait qu'à un moment ou à un autre, l'orage passera et qu'il devra être physiquement et mentalement prêt pour ce moment-là.
«J'avais vécu beaucoup d'épreuves cette saison, mais ça m'a endurci»
Forgé par de précédentes épreuves, il a traversé les dernières en tentant d'en tirer le meilleur : «Chaque épreuve est un apprentissage, une leçon de la vie. J'ai beaucoup appris de cette saison. Ça m'a endurci mentalement et motivé moralement. Alors que je craignais que ça entame ma confiance, j'en suis sorti plutôt renforcé car, même en ne jouant pas, je connais ma valeur.» Dans sa sagesse et sa lucidité, il sait qu'il a moins à se plaindre que beaucoup d'autres gens qui souffrent en ce bas monde. Il y a des personnes qui sont malades, des gens qui meurent, des enfants qui ont faim. Le football n'est pas une affaire tellement grave pour qu'il s'en rende malade plus que de nature.
«En restant sur le banc, j'ai appris à analyser et disséquer le jeu»
Entre autres profits que Karim Matmour a tirés de sa saison sur le banc, pauvre en temps de jeu, il y a l'analyse du jeu : «Quand je suis sur le banc, je peux observer à froid l'évolution du match, le déplacement des joueurs des deux équipes, les atouts cachés de chaque équipe. Quand on est sur le terrain, dans le feu de l'action, on ne peut pas percevoir tout ça. Etre sur le banc nous donne un certain recul. Plutôt que de me morfondre à pester contre le fait de ne pas être sur le terrain ou à attendre que le coach me demande d'aller m'échauffer, je m'adonne à cet exercice intéressant d'observation. Dans la majorité des cas, cela m'aide pour trouver des solutions lorsque je suis incorporé sur le terrain.»
«En quelque sorte, c'est une autoformation au futur métier d'entraîneur»
Observer, analyser, disséquer, trouver des solutions, n'est-ce pas le profil d'un entraîneur ? Matmour rit et avoue «penser sérieusement à se convertir en entraîneur à la fin de sa carrière», mais il est encore trop jeune pour y penser. «Disons que je commence, à ma manière, une autoformation», ajoute-t-il dans un sourire. «L'après-football, c'est encore loin. Je suis encore jeune et je suis pour l'instant concentré sur ma carrière de footballeur. Je pense encore jouer une dizaine d'années», estime-t-il. Il est encore loin de la coupe aux lèvres, mais on apprend à tout âge.
«Il y a trois semaines, on nous donnait pour morts»
En attendant, il y a un avenir immédiat et, en l'occurrence, c'est le match importissime, le dernier du championnat, que livrera le Borussia Mönchengladbach ce samedi sur le terrain de Hambourg. La situation est simple qu'elle est compliquée : la victoire ne lui assurerait pas forcément le maintien et la défaite ne le condamnerait pas forcément à la relégation. Tous les scenarii sont possibles tant il y a trois clubs (Eintracht Frankfurt, Borussia Mönchengladbach et Wolfsburg) dans un mouchoir de poche, un seul d'entre eux devant se sauver définitivement, alors que l'un des deux autres sera relégué et le troisième sera en sursis en disputant un barrage contre le troisième de la Bundesliga 2. La confrontation à Hambourg sera donc très particulière. Pour augmenter ses chances de rester en Bundesliga, Mönchengladbach jouera pour gagner, en espérant un faux pas de Wolfsburg. «Nous sommes dans une dynamique de victoires. Il y a trois semaines, on nous donnait pour morts. Depuis, nous avons relevé la tête en battant le leader et Hanovre chez lui. Nous pouvons réaliser la victoire à Hambourg.» Et si le succès devenait de Matmour ? Rien de mieux pour terminer la saison sur une bonne note et faire un pied-de-nez au destin…
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«Au Mondial, Mansouri méritait de jouer au moins une minute»
Il n'y a pas qu'en France où il y a des polémiques. Même l'Algérie du football a eu droit à la sienne : le feuilleton des accusations croisées entre Yazid Mansouri, ancien capitaine des Verts, et Rabah Saâdane, l'ex-sélectionneur national. Certains joueurs ont donné leur opinion sur la question, d'autres se sont abstenus. Karim Matmour, de son côté, a la sienne. «Je refuse de prendre partie dans cette polémique. Ce n'est pas mon rôle de donner raison à l'un des deux ou tort à l'autre. Il s'agit là de deux grands hommes qui ont rendu des services inestimables à la sélection nationale. Cependant, je comprends parfaitement la frustration que ressent Mansouri. C'est un gars qui a été capitaine durant de longues années, surtout durant la période des qualifications pour la Coupe du monde, et qui se voit à la fin mis sur la touche lors de ce grand événement. Il faut se mettre à sa place et comprendre ce qu'il ressent», estime-t-il.
«Je refuse de choisir entre Saâdane et Mansouri»
Et d'ajouter : «Je ne remets pas en aucune manière les choix de Saâdane, un entraîneur expérimenté qui a beaucoup donné à la sélection. Je refuse de choisir entre Mansouri et lui, comme l'espèrent certains. J'essaye juste d'expliquer que la frustration a dû être très dure à supporter pour Mansouri. Jouer un match de Coupe du monde est le rêve de tous. J'estime que, même s'il y avait des éléments meilleurs que lui à ce moment-là, il méritait d'être incorporé dans un match ne serait-ce qu'une minute, une seule, pour que l'Histoire retienne qu'il a participé à une Coupe du monde. C'est un humble avis. Je ne sais pas s'il a raison de parler maintenant et ressortir tous les problèmes qu'il y avait avant, mais c'est sûrement la déception qui le fait parler. En tout cas, personnellement, je ne suis pas partisan de ces déballages médiatiques, surtout que cela ternit la belle aventure que nous avons vécue tous ensemble. Pour moi, le linge sale doit se laver en famille, pas dans les médias.»
«L'absence de Mansouri s'est fait ressentir même sur le terrain»
Matmour va plus loin dans son analyse et trouve même que l'absence de Mansouri a eu des répercussions dans le jeu de l'équipe : «De par sa longue expérience et son ancienneté au sein de l'équipe, Mansouri était écouté et respecté par tous. Sur le terrain, son positionnement au milieu du terrain jouait beaucoup dans la cohésion entre les compartiments de jeu, car il était un liant précieux. Est-ce que son absence n'a pas rompu ce liant ? Peut-être bien, mais il est incontestable que son rôle, même si son poste est discret, était précieux. Aujourd'hui, Anthar Yahia a pris la relève du capitanat et il est sur la bonne voie pour être un meneur d'hommes écouté comme l'a été Mansouri. Nous l'aiderons dans sa tâche. Je suis convaincu qu'il réussira car il porte les mêmes valeurs que Yazid.»
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Le nuage de Matmour, l'orage de Yahia
Anthar Yahia nous l'a dit : il a prévenu Karim Matmour qu'il ne ferait aucun cadeau au Borussia Mönchengladbach si Bochum l'affrontait en barrages. Matmour, lui, reste confiant, narrant, au passage, une anecdote sur Yahia : «Si Bochum nous affrontait, ce serait difficile pour eux. Notre équipe est sur une série de victoires, ce qui fait qu'elle est en pleine confiance. D'ailleurs, je l'ai dit à Anthar en lui expliquant qu'actuellement, nous sommes sur un nuage et rien ne nous arrêtera. Savez-vous ce qu'il m'a répondu ? “Eh bien, contre Bochum, votre nuage se transformera en orage !“ »
Tant qu'il y a des enfants…
Si Matmour ne joue pas souvent sur le terrain, il reste très actif en dehors avec les supporters. Le jour où il nous a reçus, il avait rendez-vous avec une groupe d'enfants avec qui il a eu une séance de dédicaces, conclue par une photo souvenir. Au grand bonheur des bambins, l'international algérien s'est adonné à la séance avec sourire et entrain, réservant un bon mot à chaque enfant. L'un d'eux, souffrant d'une déficience mentale, l'a même étreint en ne voulant pas le lâcher, tellement heureux de croiser une idole qui lui a procuré un moment de tendresse.
Matmour comprend Djabou
En apprenant que Abdelmoumen Djabou avait reçu une offre du Borussia Dortmund l'été dernier et qu'il l'avait déclinée, car appréhendant d'aller à l'étranger, Karim Matmour s'est montré parfaitement compréhensif vis-à-vis du joueur de l'ES Sétif : «Changer de continent, de pays, d'environnement et même de langue de communication pour débarquer dans un pays où on parle une langue qu'on ne comprend pas, ce n'est pas évident. Dites-vous bien que lorsque j'étais au RC Strasbourg, j'avais repoussé durant trois ans l'offre de Fribourg, avant de l'accepter. Pourtant, Strasbourg se trouve à la frontière avec l'Allemagne et Fribourg n'est pas loin de la frontière, mais j'appréhendais de m'éloigner du foyer familial. Il ne faut donc pas presser Djabou. Le jour où il se sentira prêt, il franchira le pas de lui-même.»
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«J'ai l'impression de répondre à ma première convocation»
Ce retour en sélection nationale, ça vous fait quoi ?
Un honneur, une satisfaction et un soulagement. Je me suis toujours tenu disponible envers mon pays et chaque convocation en sélection constitue pour moi un immense honneur. Cette convocation a une saveur particulière pour moi pour deux raisons : elle arrive après une saison très difficile pour moi, d'une part, et elle pourrait me permettre de rejouer enfin pour l'Algérie puisque, mine de rien, cela fait presque un an que je n'ai plus joué avec les Verts.
Depuis la Coupe du monde ?
Exactement. Le dernier match international que j'ai joué remonte au 23 juin 2010, face aux Etats-Unis à Pretoria. Depuis, j'ai participé à des stages, mais je n'ai plus rejoué. Un an, ça fait long. La sélection nationale m'a manqué, le public algérien aussi. Mon retour en sélection sera donc un moment très particulier pour moi.
Comment avez-vous vécu cette «mise à l'écart» de la sélection ?
Dans toute épreuve que je traverse dans la vie, j'essaye d'en tirer les aspects positifs. C'est mentir que de dire que ça a été facile pour moi, mais je n'en ai jamais fait un drame. Le nouveau sélectionneur a établi des critères de sélection, entre autres, la nécessité pour un joueur de jouer régulièrement dans son club afin qu'il soit sélectionné. Il a appliqué ces critères et c'est pour ça que je n'ai pas été retenu. Tant qu'il n'y a pas de subjectivisme dans les choix du sélectionneur, il faut accepter et se taire.
Benchikha a appliqué cette règle à tout le monde depuis le début de l'année…
Oui, c'est vrai, et c'est tout à son honneur d'avoir été conséquent avec lui-même. C'est pour ça que j'avais compris que, pour revenir en sélection, il fallait tout simplement que je travaille davantage.
Etes-vous d'accord avec ce critère de choix ?
Je n'ai pas à être d'accord ou pas. C'est lui le chef et le chef a toujours raison. Je peux juste émettre une opinion, en me reposant sur ce que l'expérience en sélection nationale nous a appris et sur ce qui se passe en Europe. L'idéal serait que tous les sélectionnés soient des titulaires indiscutables dans leurs clubs. Cependant, il arrive que des joueurs, même manquant de temps de jeu soient très rentables et efficaces au sein de leurs sélections. Rappelez-vous avant le match du Caire : Karim Ziani était handicapé non seulement par un manque de temps de jeu à Wolfsburg, mais par une déchirure musculaire à la cuisse contractée à l'entraînement à trois semaines du match, mais cela n'a pas empêché qu'il a été l'un des meilleurs contre l'Egypte et, lors du match d'appui à Khartoum, le passeur décisif. Prenons Karim Benzema : au début de la saison, il ne jouait pratiquement pas avec le Real Madrid, mais Laurent Blanc lui faisait confiance en sélection et il a marqué trois buts en deux matches. Prenons un autre exemple, celui du Marocain Houssine Kharja. Ce n'est pas un titulaire à l'Inter de Milan et il ne fait que de rares apparitions dans les fins de matches, mais cela n'empêche pas qu'il soit le capitaine de la sélection du Maroc, avec laquelle il a été l'un des meilleurs à Annaba contre l'Algérie. Tout ça pour dire que l'essentiel est dans la valeur du joueur. En Europe, tous les joueurs sont préparés, à l'entraînement, pour jouer 90 minutes, même si, en définitive, rien ne vaut la compétition. Ceci n'est qu'un point de vue. Je respecte totalement la philosophie du sélectionneur national qui a tout à fait le droit d'avoir ses propres critères de sélection.
Comment avez-vous appris votre convocation ?
Par l'administration du Borussia Mönchengladbach, qui m'a appris la réception d'une convocation pour le stage en Espagne, et aussi par un membre du staff administratif de la sélection nationale qui m'a appelé pour m'informer que la convocation m'a été envoyée.
Etes-vous en contact avec le sélectionneur, Abdelhak Benchikha ?
Il m'appelle quelques fois, mais il charge d'autres fois un autre membre du staff de m'appeler. Disons que, globalement, le contact n'a jamais été rompu.
Vous avez eu l'occasion de travailler avec lui au Luxembourg. Qu'avez-vous retenu de lui ?
En fait, je n'ai encore pas joué sous l'ère Benchikha. Je n'ai participé qu'à quelques séances d'entraînement au Luxembourg avant de rentrer précipitamment à Mönchengladbach pour des raisons personnelles. Cela dit, j'avoue avoir été agréablement surpris par son sens de la communication. Avant de le rencontrer, j'étais tellement conditionné par ce que je lisais dans la presse, où on présentait le nouveau sélectionneur comme un «général», sous-entendu qu'il était strict, voire impitoyable, que je m'attendais à trouver quelqu'un de froid. Eh bien, rien de tout ça ! J'ai trouvé, au contraire, une personne très chaleureuse qui a mis les joueurs à l'aise, tout en étant à cheval sur certaines règles. Durant les quelques jours que j'ai passés au stage, cela s'est très bien passé avec lui. En résumé, j'ai une opinion très positive sur lui.
Appréhendez-vous le prochain stage ?
Un peu, oui. Je vais débarquer comme un nouveau (rire). Au fond, c'est un peu vrai : cela fait presqu'un an que je n'ai plus joué en sélection, je n'ai disputé aucun match sous l'ère Benchikha, il y a sûrement de nouveaux codes au sein du groupe… Autant de facteurs qui me font penser à une première sélection. L'essentiel pour moi est que tout se passe bien.
Avec Benchikha, il faudra aussi compter avec l'avènement de jeunes joueurs locaux qui montent et aspirent à prendre leur place…
C'est tout à fait positif pour la sélection nationale. Je l'ai toujours et je le répète encore une fois : il y a des joueurs locaux qui ont leur place dans les clubs européens, à condition qu'ils se mettent à niveau côté préparation et hygiène de vie. C'est ce qui leur manque en Algérie, c'est le travail sérieux, le suivi et les moyens. Cette saison, il y a l'avènement du professionnalisme en Algérie. C'est une très bonne chose. Cependant, le professionnalisme induit que tous les acteurs du football algérien passent un cap au niveau de la qualité du travail : dirigeants, entraîneurs, éducateurs, joueurs… Tous doivent être professionnels dans leur travail et se mettre au diapason de ce qui se fait dans le monde. Le joueur local est tributaire d'un tout et il est trop facile de lui reprocher de ne jamais progresser alors que son environnement est toujours empreint d'amateurisme. Je vous assure que si de jeunes talents algériens viennent en Europe et travaillent avec acharnement, ils n'auront rien à envier aux meilleurs. C'est juste une question de mentalité et de moyens.
Etes-vous prêt à jouer comme joker, comme avec le Borussia Mönchengladbach ?
Comme titulaire ou comme joker, je suis à la disposition du sélectionneur. Je ne viens pas pour choisir comment et où je vais jouer. Vous avez bien vu que j'avais joué à un certain comme latéral droit sans broncher. Si le coach voudra me titulariser, je suis prêt physiquement à jouer tout un match. S'il me fait rentrer au cours du match, je répondrai présent. S'il m'envoie dans la tribune, je supporterai mes coéquipiers. Voilà tout.
Optimiste avant le déplacement au Maroc ?
Je l'ai toujours été. Je pense que le match retour sera moins physique et plus technique. Les Marocains seront dans l'obligation de faire le jeu et cela nous donnera des espaces. Bien sûr, la sélection marocaine sera portée par son public, mais nous sommes habitués aux ambiances hostiles. Nous n'avons pas peur de l'ambiance du stade de Marrakech. L'essentiel est que nous soyons concentrés sur notre jeu. Ce sera la clef pour ramener un résultat positif.
Abordons la question qui a fait l'actualité en France ces derniers jours : les quotas de joueurs binationaux dans les centres de formation fédéraux. Que t'inspire cette affaire ?
Je n'ai pas bien suivi tous les détails de cette affaire, mais je sais que cela relève plus du politique que du sportif. Un dirigeant qui raisonne en termes de sport ne penserait jamais à évoquer des quotas. Donc, il y a de la politique dans tout ça. Pour ma part, je rejoins ce qu'a dit Anthar Yahia dans vos colonnes : même si quelques-uns des joueurs qu'elle forme défendront les couleurs de leurs pays d'origine, la France sera toujours gagnante dans l'affaire car elle bénéficiera toujours de joueurs binationaux de valeur. Puisque les Français sont si à cheval sur la défense des acquis de leur système de formation, qu'ils aillent jusqu'au bout de leur logique : qu'ils s'abstiennent de convoquer les joueurs français qui ont émergé et progressé dans les clubs étrangers. Si on prenait la sélection de France vainqueur de la Coupe du monde en 1998, la majorité de ses éléments évoluait en Italie ou en Angleterre, deux des meilleurs championnats au monde où ils ont beaucoup progressé. Est-ce que ces joueurs-là auraient eu le même rendement et la même expérience s'ils étaient restés en France ? A l'heure actuelle, ça continue toujours. Donc, que certains Français arrêtent de se prendre pour les mécènes de jeunes talents.
Vous avez paraphrasé Yahia. Ce dernier a même ajouté que ce n'est pas parce que la France a les meilleurs joueurs sur le papier qu'elle battrait forcément l'Algérie…
Je suis tout à fait d'accord avec lui. Ce ne sont pas les individualités qui comptent, mais l'équipe. Le Ghana n'a pas de stars, mais il a fait mieux que la France en Coupe du monde. L'Uruguay encore mieux. Un France-Algérie serait un match particulier pour nous, joueurs issus de l'immigration, très motivant. Moi, je le dis ouvertement : si on parle plus de la sélection de France dans les médias, c'est parce que ses joueurs sont surcotés. Croyez-vous que si Samir Nasri avait choisi l'Algérie, il serait aussi médiatisé à l'heure actuelle ? Moi, je ne le crois pas. Je ne crois qu'en une seule vérité : celle du terrain.


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