40% de l'électricité algérienne proviendra des énergies renouvelables en 2030. A la faveur de sa nouvelle stratégie de développement des énergies propres, l'Algérie se découvre de nouvelles ambitions. 40% de l'électricité algérienne proviendra des énergies renouvelables en 2030. A la faveur de sa nouvelle stratégie de développement des énergies propres, l'Algérie se découvre de nouvelles ambitions. Selon le dernier plan de développement des énergies renouvelables dévoilé par la ministre de l'Energie et des mines, le pays souhaite même exporter 20% de sa production d'ici 20 ans. L'Algérie part pourtant de loin, étant donné l'insignifiant de taux de 0,1% d'énergie propre produit actuellement chez nous. Pour autant la mission n'est pas impossible, et l'Algérie a les moyens de sa politique. Selon Messaoud Boumaour, Directeur général de l'Unité de développement des technologies du silicium, qui était jeudi sur la chaine 3, c'est «un pari qui a le mérite déjà de mettre un objectif (…) clair net et précis que tout le monde doit s'atteler à réaliser ». Le développement des énergies renouvelables s'inscrit, selon lui, dans une dynamique internationale. Cette filière croît de 40 à 50 % chaque année. Cela n'empêche pas l'expert d'avertir : « Il faut y aller résolument mais prudemment ». Produire des énergies renouvelables «Ce n'est pas uniquement acheter des équipements et recruter quelques personnes», a insisté Messaoud Boumaour. En effet, « il y aura de très gros investissements» pour la mise en place de ce type d'industrie, non seulement en termes d'équipements, d'infrastructures, et de ressources humaines spécialisées à former. Exemple, pour l'énergie photovoltaïque, à base de panneaux, les consommables rentrent pour 60% du coup de l'investissement. Cette technologie nécessite de nombreux autres intrants, tels que certains gaz et ces produits seront pendant assez longtemps importés en l'absence d'une industrie de production locale, capable de satisfaire le marché algérien. Les usines resteront dés lors dépendantes des importations provenant de l'étranger et la facture de l'importation s'en ressentira. De plus, tout un processus de formation doit être mis en branle dés maintenant, en partenariat avec les universités, les centres de recherches et de formation pour former une ressource humaine de qualité. C'est même là, l'étape la plus importante à entreprendre d'après M. Boumaour. Il y va de la maitrise de la technologie. Les PME PMI pour booster l'intégration des intrants Afin de réduire les importations d'intrants de l'industrie photovoltaïque, et les produire sur place, l'Algérie compte sur l'émergence de milliers de PME PMI spécialisées, qui prendraient en charge la production de ces produits. Surtout que la production de silicium, principaux intrants dans la réalisation de panneaux est maitrisée. Cela permettrait notamment de réduire les coups de l'importation, mais également d'investir d'autres segments de l'industrie dans laquelle cette technologie rentre en compte, et ils sont nombreux. Des consortiums leader au niveau international sont déjà partenaires de l'Algérie dans ce domaine. En attendant, selon Messaoud Boumaour, l'Algérie commencera par intégrer dans un premier temps la matière première, au préalable de la fabrication locale des intrants. Le solaire oui et l'éolien oui, l'hydrogène avec prudence Enfin, si l'importance de développer l'énergie solaire, qu'elle soit thermique ou photovoltaïque, fait l'unanimité, ne serait ce que les potentialités dont recèle notre pays dans le domaine, les autres énergies dites propres ou renouvelables tels que l'hydrogène et l'éolien continuent à faire débats. En effet, « L'éolien devrait être regardé de manière très prudente », a indiqué M.Boumaour à ce sujet. Selon lui, « Nous n'avons pas comme les pays du Nord des couloirs très ventés, et réguliers ». Néanmoins, il est toujours intéressant d'avoir une dizaine de mégawatt qui pourrait servir à connaitre cette technologie et à l'évaluer. La France qui ne possède pas de pétrole, maitrise a merveille l'industrie pétrolière a travers ses universités mais également, ses grandes entreprises pétrolières telles qu'Elf ou Total. L'Algérie pourrait ainsi procéder par de petits projets pilotes dans l'éolien, afin de s'assurer que les investissements puissent être faits à bon escient. Enfin pour ce qui est de l'hydrogène, selon M.Boumaour celui-ci est incontournable, rien que pour les industries de transport, ou les applications industrielles qu'elle concernera à l'avenir. «L'hydrogène est le vecteur énergétique propre du futur », a-t-il conclu à son sujet.