La huitième marche, depuis le 12 février, prévue samedi à Alger par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD- partis), n'a pas eu lieu, a-t-il été constaté. Comme les précédentes, elle a été empêchée par les éléments du service d'ordre qui avaient investi, tôt le matin, la place de la Concorde lieu de départ du défilé des protestataires. Mais la population semble restée indifférente à l'appel de la Coordination auquel ont répondu quelques vingt personnes seulement, dont le président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), Me Ali Yahia Abdennour, quelques députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et des militants de deux autres partis politiques (MDS et PLD). Les manifestants, qui veulent un «changement radical de système politique» en Algérie, ont scandé les slogans habituels en faveur d'une «Algérie libre et démocratique» ou encore «L'Algérie à sa jeunesse», puis se sont dispersés dans le calme. Les marches dans la capitale ne sont plus autorisées par l'administration, depuis 2001, pour des considérations de sécurité publique et non pas pour empêcher l'expression démocratique et organisée, selon les autorités. Cette aile de la CNCD avait adopté, dimanche dernier, une «Plateforme pour un changement démocratique» dans laquelle elle appelle à la poursuite des marches et suggère, dans un programme politique en sept points, la création d'un «Conseil national de transition démocratique» avec en point de mire la rédaction d'une nouvelle Constitution. «La CNCD propose d'aller vers une conférence nationale qui aura pour mission de désigner un Conseil national de transition démocratique (...) qui aura à dissoudre toutes les assemblées élues, nommer un gouvernement de transition, et engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d'une Constitution à présenter au peuple par voie référendaire», lit-on dans le texte.