L'Algérie aurait choisi le constructeur d'hélicoptère britannique Agusta Westland, une filiale du groupe italien Finmeccanica, pour lui fournir 80 hélicoptères pour un montant de 5 milliards de dollars. L'armée nationale compte ainsi renforcer sa flotte par l'acquisition de 40 Merlins et 40 AW109s et AW139s. Le contrat comprend une clause pour la mise en place d'une unité de montage en Algérie ainsi que des centres de formation et de maintenance. Après la concrétisation de cette commande, l'Algérie deviendra le deuxième pays dans le monde à posséder autant d'hélicoptère de type Merlin après la Grande Bretagne qui, elle, dispose de 70 appareils. Les Merlins de 15,6 tonnes peuvent porter jusqu'à 15 passagers et 5 tonnes de marchandises ou d'équipements en cargo. Leur vitesse peut atteindre les 300 kilomètres par heure et ont une endurance de cinq heures. La Grande-Bretagne les utilise sur les navires de guerre, où ils peuvent être armés avec un maximum de cinq mitrailleuses et une tonne de bombes, torpilles et des missiles. Le AW109 est un avion de trois tonnes avec une vitesse maximum de 285 kilomètres/heure et une endurance d'environ trois heures. Il peut transporter jusqu'à sept passagers. Il peut être armé avec une mitrailleuse et jusqu'à huit missiles de type TOW. Quant à l'AW139, il s'agit d'un avion de six tonnes avec une vitesse maximum de 300 kilomètres à l'heure, une endurance d'environ trois heures et peut transporter 15 passagers. Selon des spécialistes, le premier ministre Britannique Gordon Brown aurait pesé de tout son poids pour convaincre l'Algérie à conclure cette transaction. L'A.N.P poursuit donc son programme de modernisation de son arsenal. L'industrie militaire mondiale suit de très près cette opération qui comprend des marchés juteux. Il en est ainsi du projet de l'Algérie pour l'acquisition de quatre frégates pour 11,6 milliards de dollars. D'ailleurs, une délégation de hauts responsables algériens du ministère de la Défense s'était déplacée en Italie, du 12 au 19 septembre dernier, pour visiter des usines de l'industrie militaire italienne. Cette dernière veut s'imposer dans la course pour l'obtention du marché relatif à la fourniture de quatre frégates modernes pour un montant de 11,6 milliards de dollars. Des sites spécialisés dans l'industrie militaire soulignent que le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, aurait eu une longue discussion sur l'offre italienne lors de sa rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en marge de la cérémonie de célébrations de quarante ans de règne du leader Libyen le colonel Moammar El Gadhafi. La concurrence s'avère cependant très rude. Le constructeur italien doit se mesurer à des leaders mondiaux, à savoir DCNS (France), Thyssenkrupp Marine Systems (Allemagne) mais aussi BAE Systems(Grande-Bretagne) qui a mis sur le marché son dernier produit, des frégates Type 23 qu'on dit très performantes. Les Algériens auraient exigé dans le cahier des charges de réceptionner deux frégates à l'état fini et la construction des deux autres au niveau du chantier naval algérien de Mers El-Kebir pour relancer sa propre industrie et pour matérialiser le transfert de technologie. Les Français étaient considérés comme étant les favoris pour cet appel d'offres mais les nuages qui ont assombri les relations entre l'Algérie et l'Hexagone, notamment le refus de la France de s'excuser pour son passé colonial, l'affaire des moines de Tibhirine et l'affaire Mecili ont poussé l'Algérie à revoir sa copie en relançant la concurrence. Depuis, les plus grands chantiers navals du monde affûtent leurs armes pour décrocher ce contrat. Des observateurs soulignent que l'Algérie veut se défaire également de sa dépendance de la Russie qui a été son principal partenaire dans le domaine pendant des décennies. L'Algérie espère ainsi diversifier ses fournisseurs après avoir longtemps subi un embargo qui ne disait pas son nom durant les années 90, période durant laquelle on lui refusait la moindre petite commande. Il faut dire que les temps ont changé et l'Algérie a acquis une solvabilité externe se traduisant par un matelas financier important et surtout très convoité.