La fête de la figue, traditionnellement organisée à BéniMaouche, au mois d'octobre, n'aura pas lieu cette année, à cause du recul de la production en quantité et en qualité de ce fruit rustique dans la région, selon le secrétaire général de l'APC de la circonscription éponyme. «La canicule ayant sévi depuis le début du mois de Ramadhan a eu raison des vergers. Une grande partie de la production a fondu sur les arbres, et celle qui a été collectée n'est pas de grande qualité», a expliqué M. Mohand Arab Haderbache, qui a déploré par ailleurs les incendies de forêts, enregistrés durant cette période estivale, auteurs «d'effets destructeurs sur les figuiers». «Par insatisfaction, l'association locale des producteurs de figues et la municipalité ont décidé de ne pas festoyer cette année», a-t-il regretté. La région de Béni-Maouche, située à 70 km au sud-ouest de Bejaia, est un des premiers bassins nationaux de figues sèches. Elle se singularise, du fait de la qualité et de l'éventail de ses variétés, mais aussi de par sa production estimée en moyenne à quelque 700 quintaux par an. Cette année, la collecte a chuté sensiblement avec une «moisson» en dessous de 500 quintaux. Et le cas vaut pour toute la wilaya où la production, pour l'essentiel a été cédée dans sa forme verte, et ce, pour des prix jamais atteints, soit entre 300 et 350 DA le kilo. «C'est une partie marginale de la production qui a subi l'assèchement», a expliqué un agriculteur de Seddouk, une région voisine de Béni-Maouche, qui estime que sa «récolte va à peine suffire à la consommation familiale.» S'étalant sur 12.000 hectares, les vergers de figues produisent dans la wilaya de Bejaia, des niveaux de l'ordre de 300.000 quintaux, en progression constante depuis 2008. Ce qui n'a pas manqué, au demeurant, de faire agir les paysans de la région pour capitaliser cet essor. Durant toute l'année 2011, siège d'une production de 320.000 quintaux, un ensemble de regroupements avait été initié de sorte à concrétiser certains projets en suspens, mais d'enjeu capital, pour les animateurs de la filière, notamment, la mise en place de coopératives professionnelles, la labialisation du produit et la mise en place d'une unité de conditionnement. Leur concrétisation devait symboliquement s'opérer à l'occasion de la tenue de la 11e édition de la fête de la figue. Mais… «ce n'est que partie remise», dira, déçu mais philosophe, M. Haderbache.