Les pays membres du G20 sont convenus, vendredi, que les efforts des gouvernements pour amorcer la reprise commençaient à porter leurs fruits mais toutes les régions du monde n'avancent pas au même rythme, ce qui pourrait nécessiter une adaptation des politiques économiques. La reprise économique se fait donc en dents de scie comme un véritable yoyo avec des hauts et des bas. «Nous reconnaissons que, dans de telles circonstances, des réponses politiques différentes sont nécessaires», souligne le communiqué final publié à l'issue de la réunion des ministres des Finances du G20 à Washington. Une place prépondérante est consacrée à la nécessité pour les pays membres du G20 de mettre au point des stratégies de sortie de crise «crédibles» visant à retirer les mesures exceptionnelles de soutien à l'économie prises pendant la crise. Il ne fait pas mention de manière explicite du yuan, que certains pays, dont les États-Unis, jugent sous-évalué. Pourtant au départ, tout laissait croire que le yuan allait dominer une bonne partie des débats pour amener la Chine à rééquilibrer sa monnaie estimée, aujourd'hui, réduite à seulement 40% de sa valeur. Les ministres des Finances du G7 s'étaient rencontrés auparavant, de manière informelle, jeudi à Washington. La rencontre informelle de jeudi s'est tenue aussi à un moment de grand brassage autour des taux de changes, alors que les États-Unis essayent d'obtenir de la Chine la réévaluation du yuan. Les ministres des Finances du Groupe des Sept (G7) n'ont finalement discuté ni du yuan ni de régulation financière jeudi soir, les échanges ayant porté essentiellement sur la situation de la Grèce, a déclaré le ministre des Finances japonais Naoto Kan. Le G20, pour sa part, n'a guère insisté ces derniers temps pour faire pression sur la Chine concernant le yuan que certains économistes disent sous-évalué de 40%, les pays jugeant plus productif d'agir en coulisses. La Corée du Sud, hôte du sommet du G20 en novembre prochain, a proposé ses bons offices pour faciliter les discussions entre la Chine et ses partenaires commerciaux, au premier rang desquels les États-Unis. Le Japon tente, pour sa part, de persuader la Chine qu'un yuan plus fort permettrait de réduire l'inflation et serait du meilleur effet pour l'économie chinoise. Pour les États-Unis, la réunion du G20 aurait dû être l'occasion de faire un point sur «l'état actuel et à venir de l'économie» mondiale et sur les engagements pris collectivement en 2009. L'économie mondiale fait encore face à de «nombreux défis», et on juge nécessaire d'»évaluer la force de la reprise» à des stades d'avancement très différents suivant les pays. Sur les questions relatives au nouvel ordre économique international en faveur duquel le G20 s'est engagé à oeuvrer, la réunion de vendredi devait permettre de discuter du rééquilibrage de l'économie mondiale. Le FMI a prévenu, mardi, que la crise financière mondiale pourrait entrer «dans une nouvelle phase» si les États ne luttaient pas assez efficacement contre la montée de leur dette, dont le gonflement risque de raréfier le crédit nécessaire à la croissance. Plus d'un an après l'engagement de changer les règles de la finance pris à Londres par les chefs d'État et de gouvernement du G20, ni l'Europe ni les États-Unis n'ont adopté de loi de réforme de la régulation financière. Mais les Américains y travaillent intensément pour stopper l'hémorragie financière qui se traduisait, depuis un peu plus de deux années, par des faillites sans précédent.