De très rares boutiques continuent, à M'sila, à vendre le charbon de bois grâce à la fidélisation d'une clientèle composée le long de l'année de restaurateurs et, occasionnellement, des habitués des barbecues durant la fête de l'Aïd el kebir. L'approvisionnements de ces magasins est assuré par des charbonniers "anciens" dont le nombre ne cesse de décroître en raison des difficultés propres à l'exercice de ce métier et à sa faible rentabilité. L'apparition des nouveaux combustibles (gaz oil, gaz butane et gaz de ville) a accéléré le reflux de la demande sur ce produit artisanal qui, des siècles durant, a été la principale source énergétique des foyers du Hodna. Les ultimes charbonnières de la wilaya se trouvent actuellement dans quelques enclaves montagneuses du nord et du sud de cette wilaya, et sont, le plus souvent, exploitées par de vieilles personnes, affirment les vendeurs de ce combustible. L'obtention de ce combustible traditionnel passe par trois étapes successives, selon les connaisseurs de ce métier. La première consiste en la collecte et la sélection des bois morts des fôrets. Ceux du genévrier et du pin sont les plus recherchés. Dans une seconde étape, les branches ramassées sont coupées en de petits morceaux. Lors de la dernière phase, le bois est soit disposé en forme de cône, soit étalé sur une aire délimitée et espacée de la végétation environnante. Dans le premier cas, la combustion est plus rapide que dans le second. Ces amas sont ensuite mis en feu, et pour obtenir le charbon, la combustion doit être incomplète. Trop longue, l'ignition réduit le bois en cendres. Si elle est toutefois écourtée, le bois restera incombustible. Seule l'expérience du "bon" charbonnier détermine le temps idéal pour que le bois devienne charbon. Une fois le feu éteint, les gros morceaux sont mis en pièces pour en faciliter le stockage dans des sacs et son transport. Pour les acteurs concernés par la protection de l'environnement, certains producteurs de charbon accélèrent le déboisement en pratiquant la coupe illicite, pourtant formellement interdite. Toutefois, l'expansion du réseau d'alimentation en gaz de ville ainsi que la disponibilité du gaz butane ont considérablement limité la demande sur le charbon de bois dont les quantités actuellement produites peuvent se suffire des bois morts.