La troisième édition du Festam, (festival pour Tout l'Art du Monde) qui se déroule du 19 au 31 mai prochain dans la ville de Toulouse, reçoit l'Algérie comme pays d'honneur aux côtés de la Grèce et de l'Argentine. Organisé par le théâtre du Grand Rond, ce rendez-vous avait reçu lors de sa seconde édition le Burkina Faso, l'Inde et le Portugal.La découverte et la création artistique comme les spectacles, lectures, ou stages, sont les mots clefs de Festam qui représente une ouverture et une rencontre de l'Autre, qu'il soit d'un autre territoire, pays ou quartier. De nombreux artistes –il y en a eu une soixantaine l'an dernier- se sont d'ores et déjà déplacés à cette rencontre dont le coup d'envoi a été donné par le groupe de musique folklorique “Yennayer” dans ce programme “Spécial Algérie”. Cette formation qui ne fait pas beaucoup parler d'elle, a pourtant offert comme le fait à chaque fois notre ballet national qui maîtrise les expressions lyriques de toutes les contrées du pays, un cocktail de rythmes chaoui, berwali, kabyle ….avec des danses et des tam-tams des tambourins, et du bendir et les sons de la cornemuse. Un autre groupe qui porte un nom d'un produit chimique, “OC3”, s'est également rendu à cette rencontre. Dans l'agenda de ce groupe formé par deux chorégraphes, danseurs et musiciens, Mehdi Hadjar et Hicham Hantar, il est prévu un spectacle intitulé “Laps”, des horizons musicaux (luth, percussion, electro, voix, etc.) où les corps traduisent des états. La littérature n'est pas en reste de ce rendez-vous qui active pour “ le décloisonnement de toutes les disciplines comme la Danse, Théâtre, Lecture, Contes, Cinéma, Photographie, Peinture…C'est ainsi que l'auteur peu connu, Yasmina Louaïl fera une lecture d'une partie d'un récit autobiographique dans lequel elle raconte la quête de soi dans un espace silencieux et grandiloquent comme le désert. La lecture sera suivie d'un débat autour du thème “Littérature et désert algérien”. En parallèle, il est prévu, une expo vente de livres sur l'Algérie. Jean Juillac, poète, metteur en scène, chorégraphe, créateur de décors et scénographe, proposera pour sa part, un discours sur la torture et les exactions commises durant la guerre d'Algérie. L'Emir Abdelkader, le fondateur de l'Algérie moderne sera raconté par les français à travers une chorégraphie de Serge Pey et Michel Raji, qui proposent un montage poésie-danse pour retracer la vie et l'œuvre de l'Emir. “Héros de la résistance algérienne, l'Emir Abdelkader est un mystique qui a su, par son intelligence et sa tolérance, devenir un des grands exemples d'humanité, d'indépendance et de liberté”, indiquent les deux artistes. Mouss et Hakim, du groupe Origines contrôlées, ex-Zebda, évoqueront le quotidien et les préoccupations des premières générations de l'immigration algérienne, à travers la reprise de chansons de Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Dahmane El Harrachi et Kamel Hamadi. Enfin, deux chercheurs, Salah Amokrane et Naïma Yahi, animeront un débat autour de la mémoire de l'immigration algérienne. Il faut savoir que le Théâtre du Grand Rond s'est construit sur une politique d'ouverture et d'échange qui s'est traduite par la constitution d'un pôle de diffusion extra-muros animé par un emploi mutualisé région, par la création de liens privilégiés avec les compagnies régionales, qui réserve 80% du temps de programmation et par la valorisation de l'éclectisme des formes artistiques proposées. FESTAM n'est selon ses concepteurs qu'un prolongement naturel de cet engagement.