La fragilité de l'économie américaine est mise en évidence une nouvelle fois. Par Hiba Sérine A.K Le taux de chômage a bondi à 5,5% en mai, la plus forte progression depuis vingt-deux ans, contre 5% en avril. Le nombre de postes supprimés a atteint 49 000, après 28 000 le mois précédent. Le chômage des jeunes est au plus haut depuis 1948. Le département du travail a beau relativiser l'augmentation en disant que les chiffres étaient volatils au printemps du fait de l'arrivée d'un grand nombre de diplômés sur le marché du travail, les réactions ne se sont pas fait attendre. La confiance a été ébranlée et le dollar a chuté face aux principales monnaies. Du coup, le cours du brut a poursuivi son envol de la veille. En moins de 24 heures, le baril a pris 17 dollars. A New York, il a atteint 139,12 dollars vendredi, battant le record de 135,09 dollars du 22 mai, avant de finir à 138,54 dollars. La veille, le baril avait gagné 5,5% à 127,79 dollars alors que les jours précédents, il avait glissé jusqu'à 121 dollars. Selon des analystes, le coup de chaud de vendredi a été amplifié par une nouvelle étude de Morgan Stanley qui prédit les cours à 150 dollars d'ici au 4 juillet. La banque d'affaires américaine estime que le pic de la consommation sera atteint autour de cette date qui marque la fête nationale américaine. Une loi contre l'OPEP Un analyste financier indépendant affirme que la hausse s'explique par la présence des spéculateurs sur le marché. "Le ralentissement économique, plus particulièrement aux Etats-Unis et en Europe, devrait conduire à une baisse de la consommation et à une baisse des prix", explique-t-il. Il fait aussi remarquer que les prix actuels ne comprennent pas, comme cela a été le cas pendant de longs mois, la prime pour les instabilités géopolitiques au Moyen-Orient. "La tension a baissé entre l'Iran et les Etats-Unis. Le calme est revenu au Liban et Israël parle à la Syrie. Dans ces conditions, le prix aurait dû reculer", fait-il remarquer. Par ailleurs, l'on évoque une source de tension entre les Etats-Unis et l'Organisation des exportateurs de pétrole (OPEP), qui peut influencer l'offre du brut. Le Congrès vient d'approuver une loi permettant de poursuivre les membres de l'OPEP pour manipulation du marché, comme une entreprise. Elle doit encore passer le Sénat et recevoir le feu vert du président George Bush. Les Américains comme à l'accoutumée chercheraient toujours à faire porter le chapeau à d'autres. Dans cette crise mondiale, après la Chine et l'histoire de sa " consommation boulimique ", c'est autour de l'OPEP de faire les frais de l'acharnement du Congrés américain à disculper les States et trouver comme à chaque fois un bouc émissaire. La crise trouve son origine aux Etats-Unis et ce n'est pas cette grossière parodie qui va changer la réalité des choses.