La Banque africaine de développement (BAD) a entamé, jeudi, une conférence de deux jours à Tunis sur le thème "La relance de l'agriculture africaine incidences sur la résolution de la crise alimentaire". La rencontre, à laquelle prennent part de hauts responsables gouvernementaux de pays africains et des représentants d'institutions multilatérales et bilatérales ont examiné notamment la performance actuelle de l'agriculture africaine, les défis qui en résultent et les nouvelles opportunités qui émergent de ce secteur. Il est important de noter que la conférence doit identifier des moyens par lesquels l'agriculture africaine peut améliorer la sécurité alimentaire, contribuer à la croissance durable et équitable et atteindre des objectifs du Millénaire pour le développement sur le continent africain. M. Aly Abou Sabaa, directeur de l'agriculture et l'agro- industrie à la BAD a, à cette occasion, relevé que les travaux de cette conférence seront axés sur "les expériences, les politiques, les institutions et les programmes nécessaires pour revitaliser le secteur de l'agriculture dans les pays africains". A noter que la réduction de la pauvreté dans le cadre des grandes réformes du secteur, et les moyens de faire face à la crise alimentaire mondiale, constituent les principaux objectifs de la conférence. En outre, Mme Zeinab el Bakri, vice-présidente de la BAD a, pour sa part, mis l'accent sur les responsabilités énormes qui incombent aux institutions concernées pour la résolution de la crise alimentaire en Afrique. Elle a ajouté que les recommandations vont renforcer la stratégie globale sur la crise alimentaire. L'Afrique traîne un déficit alimentaire estimé à 36 millions de tonnes de céréales et la crise provoquée par la flambée des prix y affectera quelque 135 millions de personnes, parmi les plus vulnérables, selon la BAD. En effet, une dizaine de pays sont particulièrement menacés, dont notamment le Cap Vert, la Guinée, la Gambie, Djibouti, l'Egypte, le Soudan, la République démocratique du Congo et le Tchad. Il est nécessaire de noter que la productivité agricole et la production alimentaire, d'en réduire les coûts et atténuer les effets négatifs que l'augmentation des prix des denrées alimentaires risque d'impacter les perspectives d'une plus large croissance économique du continent, voire même sur la réalisation, dans ses échéances, des objectifs de développement du Millénaire (OMD), notamment en terme de réduction de la pauvreté. Par ailleurs, la BAD souhaite adapter sa propre politique contre la pauvreté dans le cadre d'une coordination intensifiée avec les donateurs et bailleurs de fonds de l'Afrique. Les conclusions de la conférence seront destinées à une réunion consultative de banques multilatérales, organismes de l'ONU et donateurs privés, Fondations Gates et Rockefeller.