Des experts de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) réfléchissent depuis vendredi à Abidjan sur le mécanisme de prévention et de lutte contre la grippe aviaire dans la sous-région, en vue de la relance des filières avicoles dans cet espace économique. Ces assises, qui s'achèvent mercredi, permettront à ces experts de faire l'état des lieux de l'épizootie de la grippe aviaire qui sévit depuis 2006 en Afrique de l'Ouest et de mettre en relief les progrès réalisés dans sa prévention ainsi que les possibilités d'assistance, mais également de renforcer les capacités nationales de surveillance épidémiologique ainsi que la coordination et l' harmonisation des actions au niveau régional, a relevé le Commissaire de la Cedeao chargé de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau, Oussé ini Salifou, lors de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre.Les experts devront en outre définir des mesures de biosécurité dans les élevages, sur les marchés et le rôle des professionnels dans la prévention, valider les résultats de l'étude d'impact socio-économique de la grippe aviaire en Afrique de l'Ouest et son appropriation par les acteurs du secteur et identifier des actions et moyens de relance de la filière avicole dans l'espace Cedeao, a- t-il ajouté. "Ce sont là des défis que pose le développement durable de l'aviculture dans notre sous-région. Je souhaite donc que cette rencontre, dans ses différentes étapes, soit un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour le financement durable du secteur avicole", a affirmé le Commissaire de la Cedeao. Par ailleurs, le premier foyer de l'épizootie de la grippe aviaire a été découvert en février 2006 au Nigeria. Six autres pays de la Cedeao, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, ont également été touchés par cette maladie. La Cedeao, dès la confirmation des foyers au Nigeria et au Niger, a engagé des actions multisectorielles et multidimensionnelles autour de la question de la grippe aviaire en vue de réguler l'impact négatif de cette épizootie tant au plan de la santé animale, humaine qu'économique. En Côte d'Ivoire, les pertes directes liées à cette épizootie s' élèvent à plus de 18 milliards de FCFA réparties entre aviculteurs (1,7 milliard), commerçants (2,5 milliards), importateurs (1,2 milliard) et industriels (12,7 milliards), a relevé le ministre ivoirien de l'Intégration africaine, Amadou Koné.Récemment, une nouvelle souche de l'influenza aviaire hautement pathogène, inconnue auparavant en Afrique subsaharienne, a été découverte au Nigeria pour la première fois. Cette nouvelle souche, dite H9N2, a suscité de graves préoccupations car nul ne sait encore comment elle a été introduite sur le continent africain.Après les craintes de pandémie soulevées par le risque de mutation du virus de la grippe aviaire hautement pathogène H5N1, aujourd'hui , les scientifiques s'inquiètent que la nouvelle souche H9N2 pourrait être une menace.