La population de la bande de Ghaza, qui souffre depuis plus d'un an et demi d'un blocus israélien infernal, a connu, samedi, une journée meurtrière et sanglante. Certes, 155 personnes sont tombées en martyrs dans des raids de l'aviation militaire israélienne, selon un bilan provisoire. Plus de 155 personnes ont été tuées et plus de 200 autres blessées dans une série d'attaques de l'aviation militaire israélienne contre des institutions palestiniennes à Ghaza, selon un bilan du mouvement de résistance Hamas. De leur côté, des sources hospitalières parlent de 140 morts. L'attaque, qui est toujours en cours, a été condamnée par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. M. Abbas "condamne les attaques d'Israël et appelle la communauté internationale à intervenir pour y mettre fin", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina. De précédents bilans faisaient état en premier lieu de quelques blessés puis d'une vingtaine de morts, mais devant l'atrocité des massacres israéliens le bilan s'est alourdi à plus de 155 morts. Selon des sources hospitalières, plusieurs victimes sont toujours sous les décombres. Les chaînes de télévision étrangères ont montré des scènes insoutenables de Palestiniens tués ou blessés. Le général Tawfik Jaber, chef de la police du mouvement Hamas, a été tué dans ces opérations, ont indiqué des sources palestiniennes. Le mouvement palestinien a, dans un communiqué, appelé sa branche armée, les brigades Ezzedine Al-Kassam, à "mettre tous les moyens en oeuvre" afin de répondre à ces agressions. "Nous appelons toutes nos troupes à venger par la force les opérations" israéliennes, a dit un porte-parole du Hamas dans un message diffusé par sa radio. De son côté, le porte-parole de l'armée d'occupation a affirmé que ces agressions ne "faisaient que commencer". "Cela peut prendre du temps. Nous n'avons pas fixé de délai et nous agissons en fonction de la situation sur le terrain", a affirmé le porte-parole. Le Premier ministre israélien démissionnaire, Ehud Olmert, avait annoncé dernièrement qu'il tiendrait des "consultations sur la sécurité" dimanche. Israël a imposé un blocus sur Ghaza en juin 2007, lors de la prise de contrôle de cette bande côtière par le mouvement de résistance Hamas. La population ghazaouie vit dans des conditions humanitaires et sanitaires "catastrophiques". Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait exprimé, mercredi, ses inquiétudes face à l'escalade de la violence israélienne dans la bande de Ghaza. Pour sa part, le président Abbas avait appelé au renouvellement de la trêve avec Israël à Ghaza en raison de la situation "très difficile et triste" dans la bande côtière. De son coté, M. Amr Moussa secrétaire général de la Ligue arabe, a demandé, samedi, la tenue dimanche ou lundi d'une réunion d'urgence des ministres arabes des Affaires étrangères "pour examiner les agressions israéliennes contre la bande de Ghaza", qui ont fait plus de 150 morts parmi les Palestiniens. En outre, le chef de l'organisation panarabe basée au Caire a demandé à la Libye, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil sur les raids israéliens. Nassim I.