Le phénomène de trafic illégal des pièces archéologiques persiste en Algérie à travers des réseaux organisés. Le pillage du patrimoine archéologique et culturel pendant la période coloniale, a, rappelons-le, posé la problématique du manque d'experts dans la protection du patrimoine dont le nombre ne dépassait pas 62 dans les années 1970.C'est dans ce contexte qu'un plan d'urgence pour le renforcement de la protection du patrimoine culturel et de la lutte contre toutes formes d'atteinte ou de tentatives de trafic encore persistantes, vient d'être élaboré par le ministère de la Culture, en collaboration avec les institutions concernés. C'est du moins ce qu'a révélé, jeudi, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en réponse à une question orale, lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, relative au trafic des biens culturels. Selon la ministre, ce plan d'urgence a déjà été soumis au gouvernement pour débat et enrichissement. Pour le moment, le ministère se contente du renforcement du dispositif de sécurité au niveau des musées et des sites archéologiques afin de contrecarrer toute tentative de vol ou de trafic, notamment dans les parcs du Tassili et du Hoggar, s'étalant respectivement sur une superficie de 380 000 km2 et de 450 000 km2, qui ont la particularité de se situer à ciel ouvert, ce qui nécessite, selon Toumi, un renforcement du dispositif de sécurité. Entre 2006 et 2008, 31 personnes impliquées dans des affaires de trafic du patrimoine culturel ont été arrêtées au niveau national et présentées aux juridictions compétentes. "De nombreuses pièces archéologiques volées des régions de l'Est du pays ont été récupérées en Tunisie et une autre des Etats-Unis. Les autorités compétentes tentent de récupérer une autre pièce se trouvant actuellement en France en dépit de la difficulté de cette opération" a déclaré la ministre. Concernant la protection des sites archéologiques lors des festivals culturels, tels les sites de Timgad et Djemila, Toumi a indiqué qu'un cahier des charges rigoureux a été établi à cet effet, toute en mettant l'accent sur la nécessité de consolider la formation dans le domaine du patrimoine culturel en vue de promouvoir sa préservation. Un inventaire des pièces relevant du patrimoine au niveau des musées, entreprises et différents sites a même été dressé. Le premier remontait à 1911 soit à l'ère coloniale. La ministre a enfin annoncé l'élaboration de programmes communs avec les parties concernées pour lutter contre toute tentative de vol à travers la mise en place de brigades spécialisées, parallèlement à l'organisation de cycles de formation sur la lutte contre cette forme de criminalité. Adnane Cherih