Alors que l'on prévoyait que Gazprom, à l'instar de l'économie russe, allait subir de plein fouet la crise financière avec, à la clé un gel de ses projets pétrogaziers, ce dernier avait déclaré, dans un premier temps, qu'il ne renoncera pas à ses grands projets d'investissement face à la crise financière mondiale. Mieux encore, le gazier russe ambitionne même de tirer profit de cette crise financière mondiale, puisque devant la faiblesse des prix de certains actifs, le géant gazier russe Gazprom, qui compte lever environ 2,6 milliards de dollars sur les marchés cette année, se dit ouvert à des acquisitions, a indiqué jeudi sa direction. "Au vu des perturbations des marchés financiers, nous pourrions envisager des acquisitions", forts "des prix attractifs sur les marchés", a déclaré Andreï Kruglov, vice-président du directoire, chargé des questions financières du gazier russe, à l'occasion d'une Journée Investisseurs de Gazprom, à New York. M. Kruglov a, par ailleurs, expliqué que la levée de capitaux sur les marchés financiers servirait notamment "à financer des acquisitions". Dans cette perspective, Gazprom prévoit de lever 90 milliards de roubles cette année, a-t-il précisé, soit environ 2,6 milliards de dollars. "Les transactions de Gazprom sur les marchés financiers étrangers sont justifiées par la nécessité d'investir et par la stratégie de long terme" du groupe, a ajouté ce responsable. La direction se dit prête à faire une acquisition "qui fait sens" pour le groupe. D'ailleurs, en terme d'acquisitions, le géant gazier russe Gazprom a déjà pris le contrôle de l'Industrie pétrolière de Serbie. En effet, le gazier russe a acquis 51% de NIS pour 400 millions d'euros, dans le cadre d'un vaste accord énergétique conclu en décembre entre la Russie et la Serbie. "L'objectif le plus important est de faire de NIS la principale compagnie pétrolière dans cette partie de l'Europe", avait indiqué Alexandre Dioukov, le directeur général de Gazprom Neft, la filiale pétrolière du géant gazier russe Gazprom. "D'ici 2012, nous investirons plus de 500 millions d'euros dans la reconstruction et le développement" de l'entreprise, avait déclaré M. Dioukov aux journalistes, à Novi Sad (nord), au siège de la NIS, le jour de l'installation du nouveau Conseil d'administration de la NIS composé de six représentants russes et de cinq représentants serbes. Il avait indiqué que Gazprom Neft projetait d'investir près de 40% de ce montant en 2009. Cette Journée Investisseurs a été également l'occasion pour le plus gros producteur de gaz au monde de réfuter les rumeurs faisant état de son intérêt pour le britannique Centrica et de discussions entre les deux parties. "Nous n'avons pas eu et nous n'avons pas actuellement de discussions" avec Centrica, a affirmé Alexander Medvedev, autre vice-président du directoire de Gazprom, en charge des exportations. "Si quelqu'un devait être informé en premier lieu de la tenue de discussions, ce serait la direction de cette entreprise", a-t-il ajouté. Yacine B.