"Les problèmes de la Kabylie en général et de Béjaïa plus particulièrement ne se résument pas seulement aux droits de la femmes qui sont à promouvoir. Il y a également les problèmes inhérents à la jeunesse, aux travailleurs, aux chômeurs, le logement, la santé, le gaz, l'eau, l'électricité, les routes ainsi que les infrastructures, et pour y remédier, un programme de développement spécial serait octroyé à la wilaya". Telle est la promesse phare annoncée, hier, par le chef de l'Etat sortant, Abdelaziz Bouteflika, dans un meeting tenu dans la capitale des Hammadites, Béjaïa, dans le cadre de la campagne électorale pour la prochaine présidentielle. En effet, la wilaya de Béjaïa, par rapport aux autres wilayas, accuse un grand retard en ce qui concerne le développement économique et social. Et pour cause, les événements qu'a connus la région durant les années 2001 et 2002, ont cruellement freiné son essor et ce, en dépit du programme de soutien à la relance économique (2001-2004) d'un montant de 7,5 milliards de dollars et du programme de consolidation de la croissance (2005-2009) d'un montant de 120 milliards de dollars. Il clair que durant ces deux programmes, la wilaya de Béjaïa s'est vue octroyer 126 milliards de dinars dont 14 milliards uniquement en 2008. Cependant, selon Abdelaziz Bouteflika, tous les efforts consentis jusqu'à présent, demeurent insuffisants. "Tous les moyens pour la mise en œuvre de ce programme sont prêts, y compris les moyens financiers", a-t-il dit. Néanmoins, pour mettre sur pied ce programme sur le terrain, Abdelaziz Bouteflika, conditionnera la concrétisation de ce dernier par sa réélection. Il a annoncé, à ce titre qu'"aujourd'hui, c'est moi qui a besoin de vous autant que vous avez besoin de moi. Aujourd'hui, je ne suis qu'un candidat". Dans ce contexte, il convient de rappeler que le président sortant a annoncé, dans le cadre de son programme, la mobilisation de 150 milliards de dollars de fonds publics pour les cinq prochaines années, en plus des investissements privés et internationaux attendus. Evoquant le dossier de l'identité nationale, le candidat indépendant a saisi l'occasion pour rendre hommage aux victimes du "Printemps noir", tout en tenant à signaler que l'Algérie d'Est en Ouest, du Nord jusqu'au Sud appartient à tous les Algériens. "Il n'y a pas de Béjaïa sans l'Algérie et n'y a pas d'Algérie sans Béjaïa", a-t-il dit, tout en ajoutant que "l'Algérie est entièrement Amazighe". Sur un autres chapitre, M. Bouteflika a saisi la présence d'un nombre important de femmes dans la salle "Bleu", lieu de la tenue du meeting, pour réitérer son attachement à l'épanouissement des droits des femmes en Algérie. A cet effet, il a appelé les institutions de l'Etat à bannir toute forme de discrimination, tout en déclarant que "la majorité des femmes, à l'heure actuelle, dans les universités, les entreprises (…). On doit s'adapter avec cette nouvelle société. J'œuvrerai à ce que les institutions de l'Etat s'activent avec force afin de bannir toute forme de discrimination", a-t-il annoncé. Avant de conclure, M. Bouteflika a appelé les Algériens à voter massivement le 9 avril prochain. "Choisissez le meilleur candidat, celui qui répond parfaitement à vos inspirations. L'Algérie a besoin de vous afin d'avoir un pouvoir fort et solide, notamment à l'extérieur. Choisissez celui qui peut venir avec vous à la prospérité. Si vous voulez une Algérie forte, sereine et prospère, Votez", a-t-il fait signaler. A noter, par ailleurs qu'à Béjaïa comme à Jijel, un bain de foule attendait le chef de l'Etat sortant. La population de la ville de Jijel, notamment, lui a réservé un accueil particulièrement chaleureux, tout au long de l'itinéraire du candidat qui a arpenté à pied l'avenue Emir-Abdelkader, richement pavoisée de pancartes et de banderoles portant des slogans en la faveur de la réélection du candidat Bouteflika. Dans une ambiance de fête extrêmement chaleureuse, ponctuée de salves de baroud, de chants folkloriques et de youyous, Abdelaziz Bouteflika, répondant tout sourire aux acclamations de la foule, n'hésitait pas à traverser la chaussée pour serrer des dizaines de mains et échanger des propos avec quelques citoyens. De notre envoyé spécial à Béjaïa et Jijel Hamid Mohandi