Par B.Chellali L'incitation et la sensibilisation des citoyens à se rendre en masse aux urnes le 9 avril, exprimée tout au long de la campagne électorale par la quasi-totalité des politiques, qu'ils soient du camp des six candidats ou en dehors, symbolise, à plus d'un titre, une certaine mobilisation citoyenne prise en relais. Un fort courant qui, de l'intérieur de la société civile, est en train de confirmer qu'au sein du peuple algérien, notamment parmi la nouvelle génération, les jeunes gagnent en force et en efficacité, pour prendre acte du complet échec de la tentative d'étrangler la démocratie. C'est dans cette revalorisation de l'acte du vote que progressent les débats en public et en privé pour permettre aux citoyens de s'exprimer loin de toutes les contraintes politiciennes. Et par delà les algarades et les surenchères autour de cette consultation populaire, les débats en questions prennent le dessus souvent pour la réorientation et d'utiles arguments. Le devenir du pays, donc, ne pourra pas reposer éternellement sur les épaules d'un seul courant, aussi acharné soit-il sur les principes. Il faudrait que la société civile, dans sa majorité, comprenne toute la nécessité de créer une véritable "industrie" de la démocratie fondée absolument sur les préoccupations nationales, et, du coup, toute la réaction rétrograde sera inéluctablement distancée par le progrès, et tant pis pour les retardataires.La réaction citoyenne contre le boycott et ses conséquences est une attitude politique relativement neuve, née avec l'accession de l'Algérie à la réconciliation nationale. En somme, à l'épreuve du pouvoir, les six candidats à la présidence de la République montrent une remarquable démonstration de la relative force des citoyens à actionner en toute liberté leur acte de vote. Il est certain que cette symbiose entre le peuple et l'Etat accentuera les résultats du prochain scrutin dans un nouveau style qui colle déjà à la réalité du pays.