Par B. Chellali Soixante quatre ans après les massacres du 8 mai, il n'échappe à personne de relever que la France officielle, continue de banaliser tous les crimes perpétrés en Algérie durant 132 années. Elle dénote toute la volonté de l'ancienne puissance coloniale à ne pas reconnaître son passé. Les repères historiques incontestables relevés par les historiens y compris d'outre-mer, expliquent qu'en colonisant l'Algérie, la France ne se suffisait pas de confisquer un territoire à un peuple mais visait purement et simplement à son extermination. Les dates du 5 juin 1842, 19 juin 1845, 12 août 1874, jusqu'au 20 août 1955 en passant notamment par le 8 mai 1945 et plus d'une centaine d'autres dates de l'occupation plus dramatiques, apportent la preuve indiscutable qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais de "colonisation positive" de l'aveu même de très nombreuses personnalités françaises. Les dirigeants français qu'ils soient de gauche ou de droite forment une seule voix et une même position à la colonisation qui a infligé à la nation algérienne d'indicibles souffrances. Ils refusent de reconnaître la vérité et leur tort. L'ancien président français, Jacques Chirac reconnaissait durant son mandat le génocide arménien. Malheureusement ce qu'il accorde aux Arméniens, il l'a refusé aux Algériens. Il en fut de même pour son actuel successeur à la tête de l'Etat français. En effet, alors qu'en Algérie, le débat ne cesse d'être lancé pour exiger excuse et repentance de la France, Nicolas Sarkozy, l'a complètement évacué. Dans cette fuite en avant des dirigeants français, seule une histoire assumée permettra d'entrouvrir les portes du respect et de la dignité entre les deux pays. Ne pas occulter les massacres du 8 mai 45 par la France officielle, serait un acte fondateur et de justice qui jetterait les bases d'une véritable compréhension entre les deux peuples. L'amitié à laquelle appellent les dirigeants entre les peuples des deux rives de la Méditerranée, est dans le camps des Français. S'ils veulent atteindre ce lien, ils devront franchir une étape historique qui est la reconnaissance d'un passé et d'une histoire. Il faut se souvenir, il ne faut pas oublier. La signature du Traité d'amitié entre les deux pays, stagnera le temps qu'il faut si l'on continue de l'autre côté à taire la vérité, le drames et les génocides d'hier. La seule compensation pour le peuple algérien, c'est qu'éclate un jour la vérité et que la France reconnaissance ses crimes.