La pièce de rechange contrefaite est un fléau qui met en péril à la fois est l'économie nationale et la sécurité des usagers. La facture d'importation qui ne cesse de s'accroître n'arrange en rien les choses. Sur les 2,5 milliards de dollars consommés par le secteur de l'automobile, importation s'entend, "500 millions de dollars ont représenté l'achat de pièce de rechange". Des chiffres détaillés par le directeur général de la réglementation au niveau du ministère du Commerce, Ouali Yahiaoui, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Mais ce qui inquiète le plus la tutelle, c'est le niveau qu'a pris le phénomène de l'importation de la pièce de rechange automobile contrefaite. "La lutte sera, d'ailleurs, sans merci" a souligné Ouali Yahiaoui. Des mesures draconiennes sont déjà mises en place au niveau des trois grands ports du pays Alger, Skikda et Bejaia. Le contrôle sera désormais "très rigoureux avec des moyens humains plus importants et une meilleure organisation des différents services". Au port d'Alger, par exemple "le nombre d'agents est passé de 6 à 35" a-t-il déclaré. Le ministère du Commerce, poursuit Ouali Yahiaoui, développe une "approche technique" et entend associer les concessionnaires automobiles dans la stratégie qu'il vient d'adopter. Une conférence-débat est prévue "dimanche prochain à Alger" pour discuter "des moyens à même de freiner le phénomène de la contrefaçon". Un débat s'ouvrira sur fond d'inquiétude soulevée par les concessionnaires via leur association qui regroupe 40 membres. Le représentant du ministère du Commerce insiste ainsi sur le dialogue entre les deux parties car "les concessionnaires sont les premiers perdants du fait la contrefaçon" a-t-il affirmé. Il relèvera, également, que la nouvelle réglementation obligeant les entreprises étrangères de droit algérien spécialisées notamment dans l'importation, à ouvrir leur capital à hauteur de 30% vise essentiellement à "réorganiser l'activité des concessionnaires". Le ministère du Commerce se veut rassurant mais déterminé à mettre les bouchées doubles pour assainir le marché avec à la clé l'application du décret exécutif de décembre 2007, relatif à l'activité de concessionnaire. L'importation de véhicules répondant "aux normes", qui restent évidemment à établir pour le marché national, est l'un des objectifs à atteindre. Avec un parc automobile de près de 4,5 millions de véhicules, a tenu à rappeler le directeur général de la réglementation au ministère du commerce, le souci majeur est de pouvoir "limiter au mieux l'introduction de pièces de rechange contrefaites", un des facteurs des accidents de la circulation. Ouali Yahiaoui a précisé, enfin, que le nombre d'importateurs activant dans divers domaines est passé de 33 500 en 2007 à 25 500 actuellement. Une baisse qu'il explique par l'application de la disposition obligeant les importateurs à se doter d'un capital de 20 millions de dinars. Une mesure qui a, d'ailleurs, été abandonnée. Abdelghani M.