Face à la pire récession que le monde ait connue depuis de nombreuses générations, le FMI s'est mobilisé sur plusieurs fronts pour venir en aide aux pays membres. Ainsi, le FMI a réagi rapidement à la crise économique mondiale en portant ses engagements de prêts au niveau record de 157 milliards de dollars avec, en particulier, une forte augmentation des prêts concessionnels aux pays les plus pauvres. L'institution de Bretton Woods a également renforcé son rôle de surveillance. Ainsi, les prévisions et les conseils du FMI, qui bénéficient d'une perspective mondiale et de son expérience des crises antérieures, sont très sollicités et le Groupe des Vingt (G-20) y fait largement appel. Par ailleurs, le FMI a réformé sa panoplie d'instruments de prêt de manière à ce qu'elle corresponde mieux aux besoins des pays membres et il a simplifié les conditions de ses prêts, et emplyant actuellement à mettre en place un vaste dispositif de sécurité financière pour contenir la propagation de la crise en obtenant des promesses de contributions en vue du triplement de ses ressources, conformément à l'objectif approuvé par le G-20. Le fonds participe également à la réflexion en cours sur les leçons à tirer de la crise sur le plan de la politique économique, de la réglementation et de la réforme de l'architecture financière mondiale. Entre autres mesures visant à aider les pays pendant la crise économique mondiale, le FMI renforce sa capacité de prêt et a approuvé une réforme majeure des modalités de ses concours en offrant des montants plus élevés et en en adaptant les conditions aux divers atouts et à la situation particulière des pays bénéficiaires. L'institution financière multilatérale a aussi ouvert une nouvelle ligne de crédit pour les pays émergents bien gérés. Les décaissements ne sont pas étalés dans le temps et aucune condition n'est imposée aux pays admis à bénéficier de la ligne de crédit modulable. La Colombie, le Mexique et la Pologne ont reçu à eux trois 78 milliards de dollars à ce titre. Notons en outre que depuis le 1er mai, les critères de réalisation structurels sont supprimés pour tous les prêts du FMI, y compris ceux qui appuient les programmes des pays à faible revenu. Les réformes structurelles continueront à faire partie intégrante des programmes, mais uniquement si elles sont jugées indispensables au redressement du pays. En outre, le suivi des mesures prévues risquera moins d'entacher la réputation du pays emprunteur, puisque celui-ci ne sera plus tenu de demander une dérogation officielle s'il est dans l'impossibilité de mettre en œuvre une mesure convenue dans les délais fixés. Le FMI collabore étroitement avec la Banque mondiale et les bailleurs de fonds afin de trouver des ressources extérieures pour financer la protection sociale et promouvoir la réforme des dispositifs qui existent dans ce domaine. Les ressources du FMI seront portées à 750 milliards de dollars grâce à l'expansion et à la modernisation des Nouveaux accords d'emprunt (NAE). L'ouverture de ces accords à de nouveaux participants, aujourd'hui au nombre de 26, l'augmentation du crédit ainsi disponible, qui pourra atteindre 500 milliards de dollars (dont les quelque 250 milliards de dollars de contributions bilatérales), et l'assouplissement des NAE feront de ce dispositif un instrument beaucoup plus puissant. Synthèse Isma B.