Des représentants du gouvernement malien et des ex-rebelles touareg maliens, ainsi que la médiation algérienne, ont entamé, dimanche, à Bamako, une réunion destinée à relancer le processus de paix dans le nord du Mali. Après s'être félicitées des avancées accomplies dans l'application des accords, les trois parties, en l'occurrence, le ministre malien de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, des représentants de l'ex-rébellion, et le médiateur en chef, l'ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Ghreib, ont recommandé, s'agissant de la réinsertion socioéconomique, de diligenter le programme de réinsertion des jeunes du nord du Mali et de lancer les activités au plus tard fin juillet. Il faut dire que la mise en application de l'accord d'Alger avait été ralentie pendant un an et demi (2007-début 2009) par des rebelles dissidents et cette réunion doit permettre de relancer sa mise en oeuvre concrète, notamment le développement du nord du pays. C'est la première fois que la réunion du comité de suivi de l'accord d'Alger se tient à Bamako, signe de véritable détente sur le terrain. C'est aussi la première fois que les ex-rebelles touareg arrivent officiellement dans la capitale malienne, excepté la venue discrète de certains d'entre eux récemment à Bamako. Parmi ces mesures figure l'installation dès la semaine, prochaine d'une structure à Kidal qui sera chargée d'aider à la réinsertion socioéconomique de plus de 10 000 jeunes des trois régions du nord du Mali. Pour le démarrage du projet, un premier financement de plus d'un milliard de FCFA (1,5 million d'euros) a été déjà réalisé par l'Algérie et le Mali. Un appel aux bailleurs de fonds a même été lancé, en vue d'appuyer cette réinsertion des jeunes et les opérations de développement de ces régions. Sur le plan militaire, la rencontre de Bamako devrait parler de la manière d'intensifier la lutte contre Al-Qaïda dans la bande sahélo-saharienne. Réunis au sein de l'Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), les ex-rebelles avaient signé il y a trois ans un accord de paix à Alger avec le gouvernement malien. Mais une frange de l'ADC, dirigée par Ibrahim Ag Bahanga, avait repris les armes avant d'être défaite par les forces gouvernementales. Pour ce qui est des unités spéciales de sécurité, elles ont décidé de les rendre fonctionnelles dans les meilleurs délais. S'agissant du conseil régional provisoire de coordination et de suivi, les parties ont recommandé de faire prendre en charge de manière rigoureuse, par l'autorité administrative et politique en place, les missions dévolues au dit conseil. Par ailleurs, le ministère de l'Administration territoriale a transmis aux participants le message de salutations et de félicitations du président malien, Amadou Toumani Touré, pour la tenue de cette rencontre, ainsi que pour les engagements de solidarité pris par les parties. Il a ensuite rendu un vibrant hommage au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour l'intérêt qu'il a toujours porté à la paix et la quiétude au Mali. Lotfi.C