Plusieurs stations de dessalement d'eau de mer seront construites en Algérie durant les prochaines années. L'objectif principal est d'assurer, à l'horizon 2011, un débit de 2 300 000 mètres cubes par jour, soit 10 % des besoins en eau potable à l'échelle nationale. Actuellement, l'Algérie compte quelque 13 stations de dessalement d'eau de mer en activité. Dans ce contexte, et lors de son allocution inaugurale des travaux de la conférence nationale sur le dessalement d'eau de mer qui s'est ouverte hier, à l'université Abou Bakr Belkaid de Tlemcen, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a expliqué les motivations ayant amené l'Etat à opter pour le dessalement d'eau de mer notamment en matière de sécurisation et satisfaction des besoins de la population en eau potable, en passant en revue les grands projets réalisés jusqu'à présent. En effet, M. Khelil a indiqué que l'entreprise mixte AEC, créée à parts égales par Sonatrach et Sonelgaz, a parcouru un long chemin depuis 2001, date de sa création en matière de réalisations où pas moins de 15 projets de grande envergure ont été lancés. Il a cité ceux de Kahrama à Oran, El Hamma à Alger et la station de Skikda et qui produisent, à elles seules, quelque 400.000 m3/j . Cette production a servi à alimenter les zones industrielles et les grandes agglomérations urbaines telles qu'Alger, Oran, Annaba et Constantine. Le ministre a signalé à cette occasion que d'autres projets verront le jour prochainement. Il a fait savoir que les stations de dessalement de Beni Saf (200.000 m3/j), de Souk Tleta (200.000 m3/j (Tlemcen) et celle de Fouka (Tipaza-120.000 m3/j) seront réceptionnées au cours du premier semestre 2010. D'autres projets comme ceux de Mostaganem, Honaine, Cap Djinet, Tenes et Mactaa, considérée comme la plus grande station au monde avec 500.000m3/j, rentreront graduellement en service dans les deux années à venir ce qui donnera une production globale nationale d'eau dessalée de l'ordre de 2 millions 300.000 m3/jour, a ajouté le ministre. Sur un autre chapitre, M. Khelil a souligné que les entreprises nationales qui disposent actuellement de connaissances appréciables dans le domaine de la réalisation de ce genre de projets, doivent consentir d'intenses efforts en matière d'exploitation et de maintenance et d'assumer, dans un proche avenir, la responsabilité de la réalisation des deux stations de dessalement d'El Tarf et de Oued Sebt (Tipaza) par leurs propres moyens. Cela constitue, selon le ministre, l'objectif primordial des travaux de cette conférence qui posera les premiers jalons de cette nouvelle démarche. Le P-DG d'AEC, Yahia Zakaria Khadir, a, pour sa part, mis l'accent sur l'intérêt porté pour le dessalement d'eau de mer qui vise à satisfaire et sécuriser toutes les régions du pays en eau potable. Pour lui, cette conférence constitue un espace privilégié qui permettra aux experts algériens et étrangers présents de débattre des opportunités d'investissement et de partager leurs expériences autour du thème principal choisi pour cette rencontre : "Le dessalement d'eau de mer en Algérie : programme et réalisation". Des conférences et des ateliers axés sur le programme national de dessalement d'eau de mer, les ressources hydriques en Algérie, seront également présentés lors de cette rencontre, première du genre au niveau national. Signalons que les travaux de cette conférence qui seront aussi engagés sous forme d'ateliers techniques autour du thème "unités de dessalement en projets, conjugaison des moyens nationaux pour leur réalisation" seront sanctionnés par des recommandations. Samira H.