L'année qui se termine aura certes été marquée par une réorientation des politiques économiques, mais n'aura pas encore apporté dans son sillage une diversification de la sphère productive, et Sonatrach est encore et plus que jamais la vitrine de l'Algérie. Ainsi, le classement 2010 des 500 plus grandes entreprises africaines de l'hebdomadaire Jeune Afrique consacre la première place de Sonatrach mais fait ressortir de manière flagrante le gouffre qui sépare la compagnie nationale des hydrocarbures du reste des entreprises algériennes classées. Cela a, d'ailleurs, été mis en avant par la publication qui estime dans un commentaire que l'Algérie tient le haut du pavé avec Sonatrach, groupe omniprésent dans l'économie du pays et qui a enregistré un chiffre d'affaires de 71,4 milliards de dollars en 2008 (+ 5,5%). Néanmoins, le résultat net du groupe (8,1 milliards de dollars) a plongé de 18,7% en 2008. Pour sa part, la Banque extérieure d'Algérie (BEA), dont 10 des 28 milliards de dollars de dépôts proviennent du groupe d'hydrocarbures, enregistre des bénéfices de 314 millions de dollars en 2008 (+ 35,5%). Le premier groupe privé algérien, Cevital (agroalimentaire, distribution automobile...), avec 1,8 milliard de dollars de chiffre d'affaires, se glisse dans le haut du tableau. Du côté des opérateurs de téléphonie Orascom Télécom Algérie devance de trois places Algérie Télécom. Tous deux distancent d'une courte tête Wataniya Télécom Algérie (l0e). Outre quelques rares exceptions dans l'agroalimentaire et la pharmacie, les cinquante premières entreprises algériennes sont majoritairement présentes dans le pétrole, la chimie ou la construction et le BTP. Aussi, pour relancer la diversification de l'économie, l'Etat a décidé de relancer des opérations ciblées destinées à relever les industries locales, notamment dans les mécanique, sidérurgique, automobile et peut-être aérienne. Et, début octobre, le Conseil des participations de l'Etat a adopté un plan de sauvegarde de cinq entreprises publiques : Saidal (30e dans le classement), Air Algérie (8e), l'Entreprise nationale de l'industrie électronique (Enie) et l'Entreprise des matériaux de construction (ENG), non classées, et la Société nationale de véhicules industriels (SNVI). Il faut dire que le groupe pharmaceutique Saidal revient en force. Entre 2004 et 2007, Saidal a, en effet, connu une très forte croissance pour atteindre un volume de 450 millions d'unités d'une valeur de plus de 1,9 milliard de dollars par an. Et le groupe affiche toujours aujourd'hui une santé étincelante. Dédié à la production, au développement et à la commercialisation des produits pharmaceutiques à usage humain et vétérinaire, le groupe emploie 4 300 personnes. Il possède sept unités de fabrication, commercialise 300 produits, exporte dans 14 pays d'Europe, d'Afrique et d'Asie, et aligne, en 2008, un chiffre d'affaires de 9,8 milliards de dinars (92,6 millions d'euros). Saidal détient ainsi pas moins de 33 % du marché algérien, évalué à près de 159 milliards de dinars (2,35 milliards de dollars) en 2008. Celui-ci devrait atteindre les 209 milliards de dinars (2,94 milliards de dollars) en 2013, soit un taux de croissance annuel de 5,62 %. S. G