La nouvelle grille des salaires publiée par le ministère de l'éducation nationale a normalement satisfait les enseignants en terme de rémunération. Il reste parait- il encore à faire par des négociations pour obtenir plus d'explications et pour définir le statut du corps des enseignants. Il faudrait encore, selon les syndicats autonomes, se faire légaliser en tant qu'organisations syndicales. La tragédie nationale jonctionnée aux implications d'une crise économique et financière durable avait créé un consensus national, à savoir ne pas perturber le front social. Il est vrai que la mise en hibernation des revendications sociales dans un contexte d'inflation avait de beaucoup contribué à l'abaissement considérable du pouvoir d'achat. Depuis tout de même la réduction drastique de la violence, les revendications portant sur le rattrapage du pouvoir d'achat des travailleurs sont revenues à l'actualité, portées par les syndicats autonomes mais aussi par l'UGTA. Depuis la consécration du droit de grève par la Constitution et l'encadrement juridique de l'organisation des grèves, seule la tragédie nationale durant la décennie 90 avait imposé une trêve ou une pause qui cependant a beaucoup duré. L'arsenal juridique avait énoncé dans quelles conditions les grèves pourraient bénéficier de leur légalité et dans quelles conditions devrait être opéré un service dit minimal. Si la décennie 90 avait été celle de la pause sur le front social, il n'en est pas de même pour la décennie suivante, celle du retour de la paix par comparaison à la décennie précédente, et celle également de la disponibilité financière consécutivement à la hausse importante, historique, du baril de pétrole. Deux problèmes se sont posés pour entretenir le mouvement de revendications. Le problème est lié au rejet par les syndicats autonomes des négociations menées par l'UGTA dans le cadre de la bipartite pour ce qui concerne le personnel de la fonction publique et dans le cadre de la tripartite pour les travailleurs du secteur économique. Et pourtant, Sidi Saïd avait dit qu'il faudrait attendre que l'UGTA termine ses négociations dans le cadre de la bipartite et dans celui de la tripartite,et se demande même pourquoi recourir à des grèves quand le pouvoir est lui même disponible à prendre en charge les revendications salariales. Si la position de l'UGTA telle qu'exprimée par Sidi Said représente la position du pouvoir, cela implique qu'il va y avoir encore d'autres bras de fer assimilés tous à un dialogue de sourd entre les syndicats autonomes et les pouvoirs publics.