Les deux principaux syndicats autonomes des praticiens de la santé publique ont annoncé, hier, à Alger, la poursuite de leur grève entamée il y a plusieurs semaines jusqu'à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Le docteur Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a déclaré à la presse que les praticiens de la santé publique maintiennent leur mouvement de grève jusqu'à ce que la plate-forme de leurs revendications soit satisfaite. A titre de rappel, ils observent une grève depuis, respectivement le 24 décembre 2009 et le 4 janvier 2010, mais cela ne les a pas empêchés de faire leur devoir en assurant des urgences, le suivi des malades chroniques ou les gardes dans les hôpitaux publics. Rappelons, aussi, que M. Yousfi a déclaré à la presse que les praticiens revendiquent notamment la révision de leur statut particulier promulgué fin 2009, l'ouverture de discussions sur le régime de leurs indemnités ainsi l'octroi d'un quota de logements de fonction, autrement dit, des facilitations pour l'accès au logement. D'autre part, le Docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a déclaré que la grève était suivie à 75% ou 80 % des médecins du secteur public. Il a, cependant, précisé qu'en 1989, le salaire d'un médecin débutant dans le secteur public était de 5 à 6 fois le salaire minimum garanti contre seulement le double aujourd'hui. D'autre part, M. Yousfi a déploré l'attitude du ministère concerné par rapport à leur mouvement, qui continue à faire la sourde oreille. Car, ce qui est proposé par les pouvoirs publics aujourd'hui aux praticiens n'a pas l'air de les satisfaire, généralistes soient-ils ou spécialistes, autrement dit , il ne semble pas répondre à leurs attentes et espérance. Sur ce, ils ont l'intention de maintenir le mouvement de grève jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites. En effet, selon le Dr Yousfi, la première réunion de conciliation, il y a quelques jours, entre les deux syndicats et le ministère de la Santé s'est terminée sans résultats. Cependant, le Dr Merabet déclare que si les discussions entamées avec le ministère de la Santé n'aboutissent à rien, les deux syndicats n'excluent pas le recours à d'autres formes de protestation comme les rassemblements et les marches. Rappelons que les adhérents du SNPSP en grève depuis le 23 novembre ont été rejoints le 4 janvier par ceux du SNPSSP. Selon le Dr Merabet, ils assurent un service minimum dans les hôpitaux et structures de santé publique. M. Yousfi a précisé qu'en Algérie, le secteur de la santé publique emploie quelque 30 000 médecins, dont 8 500 spécialistes, en estimant à près d'un millier le nombre de manifestants, dont la plupart vêtus de blouses blanches et dont 20% de ces personnes ont atteint 25 à 30 ans d'ancienneté, si ce n'est pas exagéré, toute une vie.